Sur les chemins de la vie, chaque compagnon porteur d'expression intellectuelle un peu plus élevée se convertit naturellement en voix impérieuse pour nos oreilles. Chaque personne, qui avance devant nous, ouvre des portes à notre esprit.
Les révoltés ouvrent des routes à la rébellion et à l'indiscipline.
Les fourbes offrent le passage à la captivité où ils exercent leur domination.
Les auteurs de futilités fournissent un passeport pour les régions du temps perdu.
Les malveillants acheminent ceux qui les écoutent à des sources empoisonnées.
Les vicieux brisent les barrières bénéfiques du respect fraternel en dévoilant des précipices où le danger est incessant.
Les paresseux font la guerre au travail constructif.
Les pervers ouvrent de larges précipices au crime.
Même si tu ne le perçois pas, à chaque jour qui passe, différentes personnes t'ouvrent des portes que ce soit en te parlant ou en t'écrivant, ou à travers des actes ou des exemples.
Examine où tu entres en toute confiance. Bien souvent, tu perdras beaucoup de temps à vouloir reprendre le chemin qui est le tien.
N'oublions pas que Jésus est l'unique porte de la véritable libération.
Lors de nombreux séjours au sein de l'humanité, il est probable que nous ayons des expériences salutaires accumulées au prix de terribles désillusions, mais il n'y a que dans le Christ, dans le climat sacré de l'application de ses principes qu'il est possible de trouver le passage béni du salut définitif.
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Le nouvel enseignement
Je vous donne un commandement nouveau : vous aimer les -uns les autres ; comme je vous al aimés. » -
La lecture distraite de ce texte pourrait induire le lecteur à voir dans les paroles du Maître une identité absolue avec son enseignement relatif à la règle d'or. Néanmoins, il faut faire ressortir la différence.
L'expression « aime ton prochain comme toi-même » diffère de « que vous vous aimiez les uns les autres comme je vous ai aimés ».
Pour la première qui institue un devoir, il n'est pas raisonnable que l'homme s'attende à la compréhension d'autrui pour l'exécuter. L'apprenti aimera son proche comme lui-même.
Jésus, néanmoins, a augmenté cette formule en créant un nouveau commandement pour la communauté chrétienne. Le Maître y fait référence lors de la dernière réunion avec ses chers amis, dans l'intimité de leurs cœurs.
La recommandation « que vous vous aimiez les uns les autres comme je vous ai aimés » assure le régime d'une véritable solidarité entre les disciples, et garantit la confiance fraternelle et la certitude de l'entendement réciproque.
Dans les relations ordinaires, le chrétien aimera son prochain comme lui-même, mais il reconnaîtra qu'au foyer de sa foi il compte sur des frères qui se soutiennent efficacement les uns les autres.
Cette nouvelle recommandation établit une intimité légitime parmi ceux qui se sont livrés au Christ. Ce qui signifie que dans le cercle de leurs activités, il y a ceux qui se sacrifient et ceux qui comprennent le sacrifice, ceux qui aiment et ceux qui se sentent aimés, ceux qui font le bien et ceux qui savent remercier.
Dans tous les groupes évangéliques où ce rapport n'existe pas chez les compagnons entre eux, les arguments de la Bonne Nouvelle peuvent avoir atteint leur cerveau studieux, mais ils n'ont pas encore pénétré le sanctuaire de leur cœur.
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Faisons notre lumière
Devant la gloire des mondes évolués, là où des sphères sublimes peuplent l'univers, cet environnement étroit où nous nous agitons sur la croûte terrestre est un terrain d'action limité.
Si le problème n'était qu'une question d'espace, nous n'aurions rien à déplorer.
L'humble maisonnette, illuminée de soleil et de joie, serait le paradis du bonheur.
Mais l'angoisse de notre plan procède de l'ombre.
De toute part, l'obscurité envahit les chemins. Les ténèbres qui naissent de l'ignorance, de la méchanceté, de la démence, imprègnent les peuples, les institutions et les personnes. Des brumes assaillent les consciences, les raisonnements et les sentiments.
Au sein de la grande nuit, il est nécessaire que nous allumions notre lumière. Sans cela, nous ne pourrons trouver le chemin de la libération. Sans le rayonnement de notre être intérieur, les messagers divins qui interviennent au nom du Très-Haut ne pourront facilement nous voir ; de plus, nous ne pourrons assister personne efficacement.
Il est indispensable d'organiser notre sanctuaire intime et de l'illuminer pour que les ténèbres ne nous dominent pas.
Il est possible de marcher en profitant de la lumière d'autrui. Néanmoins, sans notre propre clarté intérieure, nous serons sans cesse exposés à la menace de tomber. Ceux dont la lampe est allumée pourront à tout moment s'éloigner de nous, car ils pourraient être convoqués à l'élévation que nous ne méritons encore pas.