On voit bien - a répliqué Helvidius ironique - que vous méconnaissez la tradition du respect d'un nom. Ceux qui désirent perpétuer les valeurs des siècles passés, ne peuvent s'essayer aux nouveautés du temps, de sorte à rester fidèles au patrimoine reçu de leurs ancêtres.
Claudia Sabine se mordit nerveusement les lèvres en recevant cette allusion directe à son ancienne situation de plébéienne et murmura fièrement :
Je ne suis pas d'accord avec toi à ce sujet. Les triomphateurs ne peuvent pas être les traditionalistes qui reçoivent un nom fait pour briller dans le monde, mais bien ceux qui triomphent de leur condition et de leur environnement, qui savent s'élever aux plus hauts rangs, comme des aigles de l'intelligence et des sentiments, obligeant le monde à révérer leurs conquêtes et leurs mérites.
À cette réponse, l'orgueilleux romain ressentit toute sa rancœur, sans toutefois trouver les moyens sur le coup
de répondre avec les mêmes armes, alors que l'ancienne plébéienne ajoutait avec un sourire énigmatique :Malgré ton impassibilité, je garderai espoir. Je crois
que tu ne renonceras pas à l'honorable charge offerte par Auguste pour conclure les oeuvres de Tibur qui sont actuellement sa préoccupation de tous les instants.Oui - a murmuré le patricien un peu attristé -, je devrai accomplir les décisions de
César.
La favorite se préparait à répondre quand Publicius Marcel, compagnon de Lolius Urbicus dans ses remarquables faits d'armes, s'est approché bruyamment, les empêchant de continuer leurs confidences et leur lança une invitation aimable :
Les amis - s'exclama-t-il avec effusion -, approchons-nous du lac ! Vergilius Priscus va chanter l'une de ses plus belles compositions en hommage à César !
Helvidius et Claudia emportés par une vague d'appels joyeux, se sont séparés involontairement pour répondre aux invitations faites.
En effet, sur les bords de la grande piscine entourée d'arbres touffus, la foule d'invités se pressait impatiente. Encore quelques instants et la voix veloutée de Vergilius remplissait l'atmosphère de sonorités d'où se détachaient les notes mélodieuses des cithares et des luths qui l'accompagnaient.
Du haut du trône improvisé, Hadrien écoutait ivre de plaisir l'hommage rendu par ses fidèles sujets à ses vanités impériales.
Une courte rétrospective nous ramène à Alba Lucinie et Lolius Urbicus faisant leur petit tour dans les allées claires et fleuries.
Auguste pour conclure les oeuvres de Tibur qui sont actuellement sa préoccupation de tous les instants.
Oui - a murmuré le patricien un peu attristé -, je devrai accomplir les décisions de
César.
La favorite se préparait à répondre quand Publicius Marcel, compagnon de Lolius Urbicus dans ses remarquables faits d'armes, s'est approché bruyamment, les empêchant de continuer leurs confidences et leur lança une invitation aimable :
Les amis - s'exclama-t-il avec effusion -, approchons-nous du lac ! Vergilius Priscus va chanter l'une de ses plus belles compositions en hommage à César !
Helvidius et Claudia emportés par une vague d'appels joyeux, se sont séparés involontairement pour répondre aux invitations faites.
En effet, sur les bords de la grande piscine entourée d'arbres touffus, la foule d'invités se pressait impatiente. Encore quelques instants et la voix veloutée de Vergilius remplissait l'atmosphère de sonorités d'où se détachaient les notes mélodieuses des cithares et des luths qui l'accompagnaient.
Du haut du trône improvisé, Hadrien écoutait ivre de plaisir l'hommage rendu par ses fidèles sujets à ses vanités impériales.
Une courte rétrospective nous ramène à Alba Lucinie et Lolius Urbicus faisant leur petit tour dans les allées claires et fleuries.
La noble femme gardait la sévérité gracieuse de ses traits de madone, alors que son compagnon se montrait éminemment ému.
Conversant insouciamment en apparence, le préfet des prétoriens semblait s'éloigner intentionnellement des nombreux groupes, désireux de manifester les pensées secrètes qui le tourmentaient profondément, inconsolable qu'il était.
À un moment donné, très pâle, il s'exclama sur un ton de supplique :
Madame, il y a plus de vingt ans déjà que je vous ai vue pour la première fois... Vous célébriez vos fiançailles avec un homme digne, et comme j'ai déploré de ne pas être arrivé plus tôt pour disputer votre cœur !... J'imagine que mes révélations inopportunes vous alarment, mais que faire, si l'homme passionné est cet enfant de toujours qui ne mesure ni les situations ni les circonstances désirant être sincère ?... Pardonnez-moi si j'offense votre susceptibilité supérieure et généreuse, mais j'ai un besoin inéluctable de vous affirmer de vive voix mon amour...
Alba Lucinie l'écoutait, péniblement impressionnée par ces déclarations sincères et péremptoires. Elle désira lui répondre avec toute l'austérité de ses principes élevés, comme une femme et une mère, mais une âpre émotion semblait paralyser ses cordes vocales dans de si difficiles circonstances.