– Écoute, je sais que c’est ton meilleur copain mais entre nous, il n’est pas vraiment fabuleux, dit-elle sans détour. Enfin, je pense qu’avec un peu d’entraînement, il ne s’en sortira pas trop mal. Il y a de bons joueurs dans sa famille. Pour te parler franchement, j’espère qu’à l’avenir, il aura un peu plus de talent qu’il n’en a montré aujourd’hui. Vicky Frobisher et Geoffrey Hooper ont mieux volé ce soir mais Hooper est un vrai pleurnichard, il n’arrête pas de se plaindre de n’importe quoi et Vicky fait partie de tout un tas d’associations. Elle m’a avoué elle-même que si l’entraînement avait lieu aux mêmes heures que son club de sortilèges, elle ferait passer le club en priorité. En tout cas, on a une séance d’entraînement à deux heures demain après-midi, alors, cette fois, arrange-toi pour y être. Et s’il te plaît, essaye d’aider Ron le plus possible, d’accord ?
Harry acquiesça d’un signe de tête et Angelina retourna auprès d’Alicia Spinnet. Il alla ensuite s’asseoir à côté d’Hermione qui se réveilla en sursaut lorsqu’il posa son sac.
– Oh, Harry, c’est toi… Bonne chose pour Ron, hein ? dit-elle, le regard incertain. Je suis tellement… tellement fatiguée, ajouta-t-elle en bâillant. J’ai travaillé jusqu’à une heure du matin pour faire d’autres chapeaux. Ils disparaissent à une vitesse folle !
En regardant autour de lui, Harry vit qu’en effet il y avait des chapeaux de laine cachés un peu partout dans la pièce, dans des endroits où des elfes sans méfiance risquaient de tomber dessus par hasard.
– Tant mieux, dit Harry, l’air désemparé.
Il avait l’impression qu’il allait exploser s’il ne racontait pas tout de suite à quelqu’un ce qui lui était arrivé.
– Écoute, Hermione, reprit-il. Tout à l’heure, j’étais dans le bureau d’Ombrage et elle m’a touché le bras…
Hermione l’écouta attentivement. Lorsque Harry eut terminé son récit, elle dit avec lenteur :
– Tu as peur que Tu-Sais-Qui la contrôle comme il contrôlait Quirrell ?
– C’est une possibilité, non ? répondit Harry en baissant la voix.
– J’imagine, dit Hermione, sans conviction. Mais je ne pense pas qu’il puisse la
Harry regarda pendant un moment Fred, George et Lee Jordan qui jonglaient avec des bouteilles de Bièraubeurre vides.
– Mais l’année dernière, poursuivit Hermione, ta cicatrice te faisait mal alors que personne ne te touchait et Dumbledore a dit que c’était en rapport avec les émotions que Tu-Sais-Qui ressentait à ce moment-là, tu te souviens ? Je veux dire par là que ça n’a peut-être rien à voir avec Ombrage. Peut-être s’agit-il d’une simple coïncidence ?
– Elle est malfaisante, trancha Harry d’un ton sans réplique. Elle est tordue…
– C’est vrai, elle est horrible, mais… Harry, je crois que tu devrais aller dire à Dumbledore que ta cicatrice te fait mal.
C’était la deuxième fois en deux jours que Harry recevait le conseil d’aller voir Dumbledore et il répondit à Hermione la même chose que ce qu’il avait répondu à Ron.
– Je ne veux pas le déranger avec ça. Comme tu viens de le dire, ce n’est pas très grave. J’ai senti la douleur aller et venir pendant tout l’été – j’ai eu un peu plus mal ce soir, voilà tout…
– Harry, je suis sûre que Dumbledore
– Oui, répondit Harry avant d’avoir pu se retenir, c’est la seule chose chez moi qui intéresse Dumbledore : ma cicatrice.
– Ne dis pas ça, ce n’est pas vrai !
– Je crois plutôt que je vais écrire à Sirius et lui demander ce qu’il en pense…
– Harry, tu ne peux pas écrire ça dans une lettre ! dit Hermione, l’air affolé. Souviens-toi, Maugrey nous a bien recommandé de faire attention à ce qu’on écrivait ! On ne peut pas être sûrs que nos hiboux ne seront pas interceptés !
– D’accord, d’accord, dans ce cas, je ne lui raconterai rien ! répliqua Harry avec mauvaise humeur.
Il se leva.
– Je vais me coucher. Préviens Ron, d’accord ?
– Oh, non, répondit Hermione, visiblement soulagée. Si tu t’en vas, ça veut dire que moi aussi je peux m’en aller sans être impolie. Je suis épuisée et j’ai encore des chapeaux à tricoter, demain. Tu peux m’aider, si tu veux, tu verras, c’est très amusant. Je me débrouille de mieux en mieux. Maintenant, j’arrive à faire des motifs, des pompons et plein d’autres choses.
En voyant son visage resplendissant de joie, Harry fit semblant d’être vaguement tenté par sa proposition.
– Heu… Non, j’aurais bien voulu, mais je crois que ce ne sera pas possible, dit-il. Heu… Pas demain… J’ai beaucoup de devoirs à faire…
D’un pas nonchalant, il s’éloigna alors vers le dortoir des garçons, sous le regard un peu déçu d’Hermione.
14. PERCY ET PATMOL