Tous les oiseaux étaient dehorsEt toutes les plantes aussi.Le petit cheval n'est pas mortDans le mauvais temps, Dieu merci.Le bon soleil criait si fort:Il fait beau, qu'on était ravis.Moi, l'enterrement de Paul Fort,Fut le plus beau jour de ma vie.On comptait bien quelques pécores,Quelques dindes à Montlhéry,Quelques méchants, que sais-je encore:Des moches, des mauvais esprits,Mais qu'importe? Après tout; les mortsSont à tout le monde. Tant pis,Moi, l'enterrement de Paul Fort,Fut le plus beau jours de ma vie.Le curé allait un peu fortDe Requiem à mon avis.Longuement penché sur le corps,Il tirait l'âme à son profit,Comme s'il fallait un passeportAux poètes pour le paradis.S'il fallait à Dieu du renfortPour reconnaître ses amis.Tous derrière en gardes du corpsEt lui devant, on a suivi.Le petit cheval n'est pas mortComme un chien je le certifie.Tous les oiseaux étaient dehorsEt toutes les plantes aussi.Moi, l'enterrement de Paul Fort,Fut le plus beau jour de ma vie.
L'enterrement de Verlaine
Paroles: Georges Brassens
Le revois-tu mon âme, ce Boul' Mich' d'autrefoisEt dont le plus beau jour fut un jour de beau froid:Dieu: s'ouvrit-il jamais une voie aussi pureAu convoi d'un grand mort suivi de miniatures?Tous les grognards – petits – de Verlaine étaient là,Toussotant, Frissonnant, Glissant sur le verglas,Mais qui suivaient ce mort et la désespérance,Morte enfin, du Premier Rossignol de la France.Ou plutôt du second (François de Montcorbier,Voici belle lurette en fut le vrai premier)N'importe! Lélian, je vous suivrai toujours!Premier? Second? vous seul. En ce plus froid des jours.N'importe! Je suivrai toujours, l'âme enivréeAh! Folle d'une espérance désespéréeMontesquiou-Fezensac et Bibi-la-PuréeVos deux gardes du corps, – entre tous moi dernier.