Читаем Том 10. Письма полностью

Je dois me marier à M-lle Gontcharof que vous avez dû voir a Moscou, j’ai son consontement et celui de sa mère; deux objections m’ont été faites: ma fortune et ma position à l’égard du gouvernement. Quant à la fortune, j’ai pu répondre qu’elle était suffisante, grâce à Sa Majesté qui m’a donné les moyens de vivre honorablement de mon travail. Quant à ma position, je n’ai pu cacher qu’elle était fausse et douteuse. Exclu du service eu 1824, cette flétrissure me reste. Sorti du Lycée en 1817 avec le rang de la 10me classe, je n’ai jamais reçu les deux rangs que me revenaient de droit, mes chefs négligeant de me présenter et moi ne me souciant pa de le leur rappeler. Il me serait maintenant pénible de rentrer au service, malgré toute ma bonne volonté. Une place toute subalterne, telle que mon rang me permet de l’occuper, ne peut me convenir. Elle me distrairait de mes occupations littéraires qui me font vivre et ne ferait que me donner des tracasseries sans but et sans utilité. Je n’y dois donc plus songer. M-me Gontcharof est effrayée de donner sa fille à un homme qui aurait le malheur d’être mal vu de l’empereur… Mon bonheur dépend d’un mot de bienveillance de celui pour lequel mon dévouement et ma reconnaissance sont déjà purs et sans bornes.

Encore une grâce: En 1826 j’apportai à Moscou ma tragédie de Годунов, écrite pendant mon exil. Elle ne vous fut envoyée, telle que vous l’avez vue, que pour me disculper. L’empereur ayant daigné la lire m’a fait quelques critiques sur des passages trop libres et je dois l’avouer, Sa Majesté n’avait que trop raison. Deux ou trois passages ont aussi attiré son attention, parce qu’ils semblaient presenter dos allusions aux circonstances alors récentes, en les relisant actuellement je doute qu’on puisse leur trouver ce sens-là. Tous les troubles se ressemblent. L’auteur dramatique ne peut repondre des paroles qu’il met dans la bouche des personnages historiques. Il doit les faire parler selon leur caractère connu. Il ne faut donc faire attention qu’à l’esprit dans lequel est conçu l’ouvrage entier, à l’impression qu’il doit produire. Ma tragédie est une œuvre de bonne foi et je ne puis en conscience supprimer ce qui me paraît essentiel. Je supplie Sa Majesté de me pardonner la liberté que je prends de la contredire; je sais bien que cette opposition de poète peut prêter à rire, mais jusqu’à présent j’ai toujours constamment refusé toutes les propositions des libraires; j’étais heureux de pouvoir faire en silence ce sacrifice à la volonté de Sa Majesté. Les circonstances actuelles me pressent, et je viens supplier Sa Majesté de me délier les mains et de me permettre d’imprimer ma tragédie comme je l’entends.

Encore une fois je suis tout honteux de vous avoir entretenu si longuement de moi. Mais votre indulgence m’a gâté et j’ai beau n’avoir rien fait pour mériter les bienfaits de l’empereur, j’espère et je crois toujours en lui.

Je suis avec la considération la plus haute

de Votre Excellence

le très humble et obéissant

serviteur


Alexandre Pouchkine.


16 avril 1830.


Moscou.


Je vous supplie, Mon Général, de me garder le secret. {70}


310. В. Ф. ВЯЗЕМСКОЙ



15 — 18 апреля (?) 1830 г.

В Москве.


Chère Princesse, voilà vos livres — je vous les renvoie les larmes aux yeux. Quelle idée avez-vous de partir aujourd’hui — и на кого вы нас покидаете? Je viens chez vous dans un moment. {71}


311. Е. М. ХИТРОВО



Середина (15–20) апреля 1830 г.

Из Москвы в Петербург.


Je vous demande, Madame, un million d’excuses d’avoir été si effrontément paresseux. Que voulez-vous, c’est plus tort que moi — la poste est pour moi une torture. Permettez-moi de vous présenter mon frère et veuillez lui accorder une partie de la bienveillance que vous daignez m’accorder.

Recevez, Madame, l’assurance de ma haute considération.

A. Pouchkine. {72}


312. М. П. ПОГОДИНУ



26 апреля 1830 г.

В Москве.


Пушкин приходил поздравить Вас с новоселием.


313. Д. Ф. ФИКЕЛЬМОН



25 апреля 1830 г.

Из Москвы в Петербург.


Madame la Comtesse,


Il est bien cruel à vous d’être si aimable et de me faire éprouver si vivement la douleur d’être exilé de votre salon. Au nom du ciel, Madame la Comtesse, n’allez pas croire cependant qu’il m’ait fallu le bonheur inespéré de recevoir une lettre de vous pour regretter un séjour que vous embellissez. J’espère que l’indisposition de Madame votre Mère n’a pas eu de suite et ne vous donne plus d’inquiétude. J’aurais déjà voulu être à vos pieds et vous remercier de votre gracieux souvenir, mais mon retour est encore bien incertain.

Перейти на страницу:

Все книги серии Пушкин А.С. Полное собрание сочинений в 10 томах (1950-51)

Похожие книги

Лаврентий Берия. Кровавый прагматик
Лаврентий Берия. Кровавый прагматик

Эта книга – объективный и взвешенный взгляд на неоднозначную фигуру Лаврентия Павловича Берии, человека по-своему выдающегося, но исключительно неприятного, сделавшего Грузию процветающей республикой, возглавлявшего атомный проект, и в то же время приказавшего запытать тысячи невинных заключенных. В основе книги – большое количество неопубликованных документов грузинского НКВД-КГБ и ЦК компартии Грузии; десятки интервью исследователей и очевидцев событий, в том числе и тех, кто лично знал Берию. А также любопытные интригующие детали биографии Берии, на которые обычно не обращали внимания историки. Книгу иллюстрируют архивные снимки и оригинальные фотографии с мест событий, сделанные авторами и их коллегами.Для широкого круга читателей

Лев Яковлевич Лурье , Леонид Игоревич Маляров , Леонид И. Маляров

Документальная литература / Прочая документальная литература / Документальное