Читаем Том 11. Былое и думы. Часть 6-8 полностью

Avec vous, je voulais seulement bien sp'ecifier la question et la limiter sur ce seul point, le moyen d'ex'ecution g'en'erale de la civilisation occidentale. Je n’ai pas besoin de vous dire que notre appr'eciation sur le Pass'e et l’Avenir est la m^eme. Nous ne diff'erons absolument que sur le Pr'esent. Vous, qui avez si bien appr'eci'e le r^ole r'evolutionnaire de Pierre Ier, pourquoi ne pourriez-vous pas penser que tout autre, Nicolas ou l’un de ses successeurs, p^ut avoir un semblable r^ole `a accomplir? Quelle autre main plus puissante, plus large, plus capable de rassembler des peuples conqu'erants, voyez-vous `a l’Orient? Avant que la d'emocratie slave ait trouv'e son mot d’ordre et traduit le vague secret de ses aspirations, le tzar aura boulevers'e l’Europe. Le sort des nations civilis'ees est dans son bras, s’il le veut. Le monde ne tremble-t-il pas parce qu’il a parl'e un peu plus haut que d’habitude? Je vous l’avoue, cette force me frappe tellement, que je ne puis concevoir qu’on cherche `a en voir une autre. Et les r'evolutionnaires sentent tellement la n'ecessit'e d’une dictature pour d'emolir, qu’ils voudraient l’instituer eux-m^emes dans le cas de r'eussite d’une nouvelle R'evolution. A mon sens, ils ne se trompent pas sur la n'ecessit'e du moyen; seulement il n’est ni dans leur r^ole, ni dans leurs principes, ni dans leurs forces de l’employer. Moi, j’aime mieux voir le Despotisme se charger de cette odieuse t^ache de fossoyeur.

Cette lettre est d'ej`a bien assez longue. Je voulais seulement pr'eciser avec vous le point d'ebattu. Ce qu’il faudrait maintenant entre nous, je le sens: ce serait une conversation dans laquelle nous avancerions plus en une heure que par milliers de lettres. Je n’abandonne pas cet espoir, et ce jour sera le bienvenu pour moi. Avec un homme de r'evolution, de travail, de science et d’audace je crois toujours pouvoir m’entendre.

Quant aux sourds (ou muets) de la tradition r'evolutionnaire de 93, j’ai grand’peur que vous n’en fassiez jamais des socialistes universels et des hommes de Libert'e. Encore moins des partisans de la Possession, du Droit au travail, de l’Echange et du Contrat. C’est si s'eduisant de r^ever une place de commissaire aux arm'ees ou `a la police, ou encore une sin'ecure de repr'esentant du Peuple avec une belle 'echarpe rouge autour des reins. Comme disait Rabelais, beaux floquarts, beaux rubans, gentil pourpoint, galantes braguettes, etc, etc. La plupart de nos r'evolutionnaires en sont l`a!

Les hommes ne sont gu`ere plus sages que les enfants, mais beaucoup plus hypocrites. Ils portent des faux cols et des d'ecorations et se croient illustres. Les enfants jouent plus s'erieusement aux soldats que les grands monarques et les 'enormes tribuns que les peuples admirent!

Vous voudrez bien me pardonner de vous avoir 'ecrit sans avoir l’honneur de vous conna^itre personnellement. Vous m’excuserez surtout de m’^etre permis de vous donner sur vos ouvrages une opinion qui n’a d’autre valeur que la sinc'erit'e. J’estime, d’apr`es mes propres impressions, que c’est le moyen le plus efficace pour reconna^itre un don, qui vous a fait plaisir. D’ailleurs notre commun exil et nos aspirations semblables me semblent devoir nous 'epargner `a tous deux les vaines formules de politesse banale.

Je termine en vous r'esumant mon opinion par ces deux mots: la Force et la Destruction de demain – par le tzar, la Pens'ee et l’ordre d’apr`es-demain par les socialistes universels, les Slaves comme les Germano-Latins.

Agr'eez, Monsieur, l’assurance de ma consid'eration tr`es distingu'ee et de mes sympathies.

Ernest Coeurderoy.

J’esp`ere que vous publierez en volume vos lettres `a Linton Esq. que le journal L’Homme a donn'ees `a ses lecteurs. Pourriez-vous me dire s’il existe des traductions francaises des po'esies de Pouchkine, de Lermontoff et surtout de Koltzoff? Ce que vous en dites me fait d'esirer infiniment de les lire.

La personne qui vous remettra cette lettre est mon ami, L. Charre, proscrit comme nous, `a qui j’ai d'edi'e Mes jours d’Exil.


<ПЕРЕВОД:

«Г-ну A. Герцену

Сантандер, 27 мая

Милостивый государь!

Прежде всего я должен поблагодарить Вас за то, что Вы прислали мне Вашу работу о революционных идеях и их развитии в России. Я уже читал эту книгу, но не мог ее оставить у себя, к великому моему сожалению.

Этим я хочу лишь показать Вам, как я ценю ее по существу и по форме и сколь полезной ее считаю для того, чтобы пробудить сознание в каждой из действующих сил мировой революции, особенно у французов, которые полагают, что революция возможна лишь по инициативе С.-Антуанского предместья.

Перейти на страницу:
Нет соединения с сервером, попробуйте зайти чуть позже