J’irai donc très probablement à Ostende, mais je ne puis encore penser quand j’y serai. Je vais d’abord passer maintenant quatre à cinq jours auprès de mon auguste amie qui est, à ce que l’on m’a dit, toute démoralisée par l’ennui de son séjour actuel, et en effet, il doit être peu récréatif, car ce n’est qu’un hôpital d’incurables ou à peu près dans une gorge de montagne. A part le dévouement, j’ai, entre nous soit dit, des vues assez personnelles pour faire la visite. Mais comme ceci est une affaire, il est fort ennuyeux d’en parler, et d’ailleurs il en sera toujours tenu quand il y aura quelque chose de fait*
.J’ai passé onze jours à Bade, et je dois l’avouer que Bade m’a un peu désappointé. La contrée est charmante, mais je m’attendais, en fait de réunion, à quelque chose de plus brillant et de plus complet. On dit, il est vrai, que la saison de cette année est particulièrement terne. Il est de fait que je n’ai pas rencontré un seul nom un peu célèbre, pas une seule notabilité européenne et même, à part les quelques familles russes, fort peu de connaissances. Moi qui croyais passer ici en revue le ban et l’arrière-ban de mes amis d’Allemagne, je n’ai en définitif à mentionner que le Prince
Quant aux Russes qui étaient à Bade, ce sont tous des personnes que tu connais: Madame Léon Narischkine, la veuve, la Princesse
Puis-je oublier qu’autrefois, quand je les visitais, une première, une seconde, une troisième fois, j’étais encore jeune et j’étais aimé. — Et maintenant je suis vieux — et seul, bien seul.
Mais de grâce, conserve-toi, car aussi longtemps que tu es là, tout n’est pas encore néant.
Je voulais te dire mille choses que je n’ai pas dites. Stupide chose que les lettres. J’embrasse tendrement les enfants, Dmitri surtout, puisque c’est lui qui me remplace. Adieu, ma chatte. Il est près de minuit. T. T.
Карлсруэ. 17/29 июля 1847
Милая моя кисанька, ты, разумеется, не ожидала получить письмо из Карлсруэ, из города, который ты находила таким несносным, но который вовсе не противен мне… Вот как это случилось. Сегодня я выехал из Баден-Бадена сюда, чтобы сесть в омнибус, который должен был доставить меня в Вильдбад к канцлерше, ожидающей меня там уже 10 дней. Но чтобы поспеть в Карлсруэ вовремя, надо было выехать из Бадена в 10 часов утра, а я выехал только в 2 пополудни, так что по приезде моем сюда нечего было и думать об омнибусе, а пришлось примириться с тем, чтобы прождать здесь целый день и постараться получше воспользоваться долгим досугом, созданным моим запоздалым выездом. Вот почему я и пишу тебе из Карлсруэ.
После письма, которое я послал тебе и которое ты получишь Бог весть когда, я получил два твоих. Последнее из них, помеченное 1/13 числом нынешнего месяца, дошло до меня только вчера, 28-го. Оно потратило целых две недели, чтобы добраться до меня. Право, можно подумать, что Гапсаль не в Европе.