Том 6. Письма 1860-1873

По вопросам внешней политики в данную минуту значение нашей печати идет видимо в гору. В высшей сфере есть какое-то личное соревнование в национальной политике и все сильнее и сильнее чувствуется потребность опираться на общественное мнение, но вот что и на печать налагает обязанность быть все более и более сознательною.

В заключение обращаюсь к вам с просьбою, любезнейший Иван Сергеич. Анне писать трудно, вам некогда. — Скажите Ване^*, чтобы он хоть раз в неделю извещал меня о здоровье Анны: ее здоровье — это мой личный восточный вопрос, и когда-то он разрешится? Господь с вами.

Ламанскому В. И., 6 октября 1867^*

144. В. И. ЛАМАНСКОМУ 6 октября 1867 г. Петербург

Пятница. 6 октября

Я знаю через А. И. Георгиевского, что сегодня вечером у вас чтение, но если вам можно будет, любезнейший Владимир Иваныч, по окончании оного уделить мне часок-другой времени вашего, то много меня обяжете. Попросите от меня и В. И. Кельсиева^*. Во всяком случае буду вас ждать с верою и любовию.

Вам искренно преданный

Ф. Тютчев

Аксаковым А.Ф. и И.С., 7 октября 1867^*

145. А. Ф. и И. С. АКСАКОВЫМ 7 октября 1867 г. Петербург

Pétersbourg. 7 octobre 1867

Je reçois à l’instant ta lettre qui m’a quelque peu tranquillisé à ton sujet. En effet, puisque ton état de santé est meilleur, que tous les symptômes réunis accusent un état de grossesse comme un fait indubitable, il n’y a qu’en prendre patience et attendre le terme d’un esprit tranquille, sans se laisser envahir par des inquiétudes qui n’ont désormais aucune raison d’être, attendu qu’il est évident que tu avais commis une grosse erreur dans tes appréciations. — Encore une fois merci de ta lettre.

Maintenant ce qui suit est pour ton mari, mais c’est assez important pour que j’appelle toute son attention sur ce qu’il va lire.

Le cabinet de Florence, menacé d’une intervention de Napoléon dans la crise de Rome, vient de s’adresser à nous, en nous engageant de nous expliquer sur l’éventualité du cas^*. La réponse que nous lui avons faite, et que j’ai lue, est décidément insuffisante. Elle est bienveillante mais évasive et n’accuse que trop le manque de conviction nationale qui est le fond même de notre diplomatie.

En effet, nous avions à nous prononcer dans cette affaire sur deux points, tous deux essentiels. D’abord sur le principe de non-intervention, que nous ne saurions articuler assez clairement et positivement en vue des éventualités qui peuvent d’un jour à l’autre [49] en Orient. Puis — il aurait fallu s’expliquer très catégoriquement sur le fait du pouvoir temporel du Pape.

Une politique vraiment nationale n’y aurait pas manqué. Elle aurait senti que le moment était venu de faire, de la manière la plus explicite, acte d’orthodoxie, car elle aurait compris que ce sont les intérêts de l’orthodoxie elle-même qui se trouvent profondément engagés dans la crise actuelle de la question romaine… L’effet d’une pareille déclaration aurait été immense. C’était l’histoire elle-même, prononçant, par notre bouche, la condamnation d’un principe qui est notre ennemi personnel par excellence. — On n’a, comme de raison, rien compris de tout cela. Et précisément sur cette question du pouvoir temporel on s’est prudemment et discrètement récusé. C’était inévitable. Une politique sans credo national devait se déclarer incompétente.

Tels sont les faits… Maintenant, tout en feignant de les ignorer, il faut les supposer à titre d’éventualité imminente et déclarer hautement ce que, le cas échéant, la Russie est en droit d’attendre d’une politique aussi éminemment nationale que l’est la nôtre^*.

Ce qui a pu ajouter à notre timidité habituelle dans la déclaration que nous étions appelés de faire, c’était l’espoir de nous ménager les sympathies de la France dans la question d’Orient. C’était encore une illusion. La réponse de Moustier est arrivée. C’est un contre-projet très différent du nôtre^*

. D’ailleurs le langage que nous a dernièrement tenu Fuad est d’une insolence qui prouve bien qu’il ne redoute guères une entente de la France avec nous…^*

Вот, любезнейший Иван Сергеич, на что призываю деятельное внимание «Москвы».

Que Dieu v garde tous les deux.

T. T.

Перевод

Петербург. 7 октября 1867

Только что получил твое письмо, которое немного уняло мою за тебя тревогу. Действительно, раз самочувствие твое улучшилось и по всем без исключения симптомам стадия беременности установлена как факт несомненный, остается только набраться терпения и со спокойной душой ожидать срока, не поддаваясь страхам, для которых нет теперь никаких оснований, так как очевидно, что ты сильно ошиблась в своих предположениях. — Еще раз благодарю за письмо.