Читаем Цветы зла полностью

русский

XCII

LES AVEUGLES

Contemple-les, mon ^ame; ils sont vraiment affreux!Pareils aux mannequins; vaguement ridicules;Terribles, singuliers comme les somnambules;Dardant on ne sait o`u leurs globes t'en'ebreux.Leurs yeux, d'o`u la divine 'etincelle est partie,Comme s'ils regardaient au loin, restent lev'esAu ciel; on ne les voit jamais vers les pav'esPencher r^eveusement leur t^ete appesantie.Ils traversent ainsi le noir illimit'e,Ce fr`ere du silence 'eternel. ^O cit'e!Pendant qu'autour de nous tu chantes, ris et beugles,
'Eprise du plaisir jusqu'`a l'atrocit'e,Vois! Je me tra^ine aussi! Mais, plus qu'eux h'eb'et'e,Je dis: Que cherchent-ils au Ciel, tous ces aveugles?

русский

XCIII

`A UNE PASSANTE

La rue assourdissante autour de moi hurlait.Longue, mince, en grand deuil, douleur majestueuse,Une femme passa, d'une main fastueuseSoulevant, balancant le feston et l'ourlet;Agile et noble, avec sa jambe de statue.Moi, je buvais, crisp'e comme un extravagant,Dans son oeil, ciel livide o`u germe l'ouragan,La douceur qui fascine et le plaisir qui tue.Un 'eclair… Puis la nuit! — Fugitive beaut'e
Dont le regard m'a fait soudainement rena^itre,Ne te verrai-je plus que dans l''eternit'e?Ailleurs, bien loin d'ici! Trop tard! jamais peut-^etre!Car j'ignore o`u tu fuis, tu ne sais o`u je vais,^O toi que j'eusse aim'ee, ^o toi qui le savais!

русский

XCIV

LE SQUELETTE LABOUREUR

I

Dans les planches d'anatomieQui tra^inent sur ces quais poudreuxO`u maint livre cadav'ereuxDort comme une antique momie,Dessins auxquels la gravit'e
Et le savoir d'un vieil artiste,Bien que le sujet en soit triste,Ont communiqu'e la Beaut'e,On voit, ce qui rend plus compl`etesCes myst'erieuses horreurs,B^echant comme des laboureurs,Des 'Ecorch'es et des Squelettes.

II

De ce terrain que vous fouillez,Manants r'esign'es et fun`ebres,De tout l'effort de vos vert`ebres,Ou de vos muscles d'epouill'es,Dites, quelle moisson 'etrange,Forcats arrach'es au charnier,Tirez-vous, et de quel fermier
Avez-vous `a remplir la grange?Voulez-vous (d'un destin trop dur'Epouvantable et clair embl`eme!)Montrer que dans la fosse m^emeLe sommeil promis n'est pas s^ur;Qu'envers nous le N'eant est tra^itre;Que tout, m^eme la Mort, nous ment,Et que sempiternellement,H'elas! Il nous faudra peut-^etreDans quelque pays inconnu'Ecorcher la terre rev^echeEt pousser une lourde b^echeSous notre pied sanglant et nu?

русский

XCV

LE CR'EPUSCULE DU SOIR

Перейти на страницу:
Нет соединения с сервером, попробуйте зайти чуть позже