Beaucoup d'hommes notables en bonté pour leur caractère adamantin, des prêtres dignes et des croyants sincères pourront être de dévoués serviteurs du Très-Haut, mais le Christ nous a induits à être plus encore. Il nous a invités à être ses fils en clarifiant que ceux-là restent « pour toujours à demeure ».
Et les serviteurs ? Ceux-là passent très souvent par des changements. Ils ne restent pas toujours aux côtés du Père.
Mais la terre n'est-elle pas également une dépendance, même humble, de la maison de Dieu ? En cela palpite l'essence de la leçon.
Le Maître faisait allusion aux serviteurs comme à des personnes susceptibles d'intérêts personnels divers. Les fils de toute manière possèdent des intérêts communs avec le Père. Mais les premiers servent Dieu et eux-mêmes, parce que comme servi teurs, ils attendent une rémunération, ils peuvent souffrir d'angoisses, d'afflictions, de délires et d'âpres douleurs. Quant aux seconds, ils sont toujours « à la maison », c'est-à- dire, qu'ils resteront en paix, supérieurs aux circonstances les plus dures puisqu'ils reconnaissent, par-dessus tout, qu'ils appartiennent à Dieu.
126 Idoles
Les ambiances religieuses n'ont pas encore perçu toute l'étendue du concept d'idolâtrie.
Quand nous nous rapportons à des idoles, tout semble indiquer exclusivement les images matérialisées sur les autels en pierre. Néanmoins, il s'agit de la face la plus simple du problème.
Les hommes ont besoin d'exterminer, avant tout, d'autres idoles plus dangereuses qui perturbent leur vision et leur sentiment.
L'âme s'attarde très souvent dans l'adoration mensongère.
Le verset, en question, se rapporte aux « choses sacrifiées aux idoles », et l'homme est entouré de choses dans la vie. En les manipulant, la créature enrichit son patrimoine évolutif. Pourtant, il faut différencier celles qui sont consacrées à Dieu, de celles qui sont sacrifiées aux idoles.
Selon Jésus, l'ambition de parvenir aux valeurs spirituelles s'appelle vertu ; l'intention d'atteindre des avantages transitoires sur le plan charnel, sous le joug de l'inquiétude injuste, s'appelle folie.
Les « premiers lieux » que le Maître nous a recommandé d'éviter représentent également des idoles. Par conséquent, ne pas consacrer les choses de la vie et de l'âme au culte de l'immédiatisme terrestre, revient à échapper à une posture d'adoration vulgaire.
Lorsque tu souffriras d'échecs et de chagrins au niveau personnel, n'oublie pas qu'en acceptant la croix, le Christ nous a enseigné comment éliminer l'idolâtrie entretenue par nous-mêmes sur notre chemin.
127
Tant qu'il est temps
Nous savons que le travail divin du Maître est incessant, qu'il est sans fin et resplendissant d'opportunités ; néanmoins, pour que nous appréhendions la valeur réelle de notre passage sur la terre, Jésus nous parle du caractère propice qui s'offre à nous de profiter de l'occasion d'un contact direct avec les créatures.
Si une telle attitude est un motif de préoccupation pour le Maître, que dire de nous qui sommes plongés dans la chair ou dans les sphères qui lui sont immédiates, dans le cadre de nos obligations pour la réalisation sacrée du bien éternel ?
Le Christ ne se rapporte pas au besoin de parler des œuvres de Dieu, mais de les construire opportunément.
Nous n'ignorons pas qu'en tant qu'Envoyé du Très-Haut dans le monde, les disciples de la Bonne Nouvelle sont, à leur tour, les messagers de son amour dans les coins les plus reculés de l'orbe terrestre. Ceux qui vibrent le cœur tourné vers l'Évangile sont effectivement les émissaires de la divine leçon parmi les compagnons de la vie matérielle, où qu'ils soient. Bienheureux seront tous ceux qui profiteront du jour généreux en réalisant en eux-mêmes et sur leurs pas les œuvres sanctifiées de Celui qui les a envoyés.
Dès lors, ne dédaigne jamais la position où tu te trouves. Cherche à la valoriser, par tous les moyens à ta portée pour que ton effort soit une source de bénédictions pour les autres et pour ton propre entourage. N'oublie jamais d'en profiter pour gagner en lumière, tant qu'il est encore temps.
128
Dons spirituels
Si l'homme a besoin de faire preuve d'une grande prudence dans les actes de la vie ordinaire, une plus grande vigilance est exigée de la créature en ce qui concerne la sphère spirituelle.
C'est le Maître divin lui-même qui nous donne l'exemple.