Его превосходительство господин барон Шлейниц прислал мне сюда на адрес господина Негюклина{423}
прилагаемое письмо для Вашего превосходительства. Я решил, что необходимо вам его переправить с почтой, дабы оно добралось до Вас быстрее, чем я.У меня еще есть одно письмо для Вашего превосходительство, которое господин барон Шлейниц передал мне, возвращаясь из Парижа, дабы я вручил его Вашему превосходительству в собственные руки. Нижайше прошу Ваше превосходительство обратить внимание на просьбу, заключенную в прилагаемом письме, дабы по моем прибытии в Санкт-Петербург я мог получить запрашиваемые паспорта; а также и на уже сделанную мной ранее просьбу отдать приказы в Митаву или Ригу, дабы для моего возвращения в Санкт-Петербург были приготовлены лошади.
Имею честь быть с глубочайшим почтением, сударь,
Вашего превосходительства нижайшими и покорнейшим слугой.
Барон де Сент-Илер.
Кёнигсберг, 25 июня 1718 г.
N.° 59 Шевалье де Гийе — А.В. Макарову, 19 февраля 1719 г.
Désavantageuses [...] Verton, St H[ilaire], La Motte
Monseigneur,
Il m’est revenu que le zele ardant que j’ay toujours eu pour le service de Sa Majesté Czarienne mon maître, m’a attiré la haine de deux indignes personnages lesquels pour oster le crédit à mes lèvres ont taché de me dénigrer auprès de Son Excellence, craignant, que je ne l’informât de leurs caractères, ce que je devois faire il y a longtems, sans me contenter d’en avertir Son Excellence M. le baron de Schaffiroff qui peut-être a gardé le silence par raison. L’un est le Grand Verton, l’autre le héros St Hylaire, il est necessaire que je fâce [fasse] une digression, Votre Excellence, de ces deux personnages, pour quelle soit enregistrée [en la] Chancellerie d’Etat et conservée pour le besoin.
Je commenceray par Verton né roturier, qui n’a vescu les premières années qu’il a paru dans le monde par de vilaines intrigues et par les secours qu’il a tirré de certaines filles de joyes. Mais voyant que ce revenu étoit fort cazuel, il s’est avisé pour prévenir à ses depences extraordinaires de supposer des entreprises, et d’y [...] personnes qui auraient du bien, il hypotequoit l’argent qu’il pren[...] res qui n’ont jamais été ou sur des châteaux qui ne lui appartenoient pas. Il a été mis en justice pour avoir commis ces sortes de stelionats [?] il a sceu [...]iner quelques unes de ces mauvaises affaires par la voye qui se peut [...] en France qui est, de donner à propos la moitié d’une somme qu’on a gagné [?] pour jouir paisiblement de l’autre, et Verton entend à merveille la [...] du passage à ce sujet qui dit que les dons et les présents changent le cœur des hommes, car sur ce principe il en fait souvent et de très magnifiques amis toujours au dépends d’autruy, cependant il a tant fait de friponnades de cette nature que les expédiants se sont épuisez, et il étoit sur le point d’être condamné au Parlement de Paris, lorsqu’il a publié qu’il étoit nommé pour Envoyé de France près Sa Majesté Czarienne, qu’il alloit rendre la charge de Maitre d’hostel du Roy, et qu’il payerait un chacun; ses créanciers ne se sont pas tout à fait fiez à ses parolles, ils ont présentez un placet à Son Altesse Royale Monseigneur le duc d’Orléans Régent, qui a répondu qu’il ne sortirait pas du royaume qu’il ne les eut contentez.
Dans ce temps là, il s’est donné des mouvements pour former une compagnie de commerce entre la Russie et la France, dans la vüe d’atrapper quelques duppes, quoiqu auparavant par ses mauvais discours joinct à ceux de St Hylaire, il en eut fait échoüer une qui auroit été très bonne, n’étant composée que de gens d’honneur et fort puissants. Mais Verton voyant qu’à Paris il étoit trop connu pour qu’on se confiât à luy, il envoyât à Roüen le dit St Hylaire qui après avoir parcourut tous les marchands de la ville, n’a trouvé qu’une veuve nommée Judice désireuse de profiter beaucoup de son argent qui a donné dans le piège et, l’ayant leurée quelle quatrupleroit son fond dans un an, elle leur a donné de quoi acheptter des vins et des eaux de vies pour St Petresbourg, je ne scay comme la chose a réussit, Son Excellence Monsieur le baron de Schleinitz les a protégez moyenant une part qu’ils luy ont promis dans le profit.