Sachant, cette fois, ce qui l'attendait, Harry était prêt à transplaner mais il trouva toujours cela désagréable. Quand la sensation de pression disparut et il fut de nouveau capable de respirer, il se tenait dans une rue de village près de Dumbledore et voyait non loin de là la silhouette tordue de son second édifice préféré au monde : le terrier. Malgré la crainte qu'il venait juste de ressentir, son cœur cognait toujours mais se souleva de plaisir à sa vue. Ron était dans là… et aussi Mrs Weasley, qui pouvait cuisiner mieux que n'importe qui…
"Si ça ne te dérange pas, Harry," dit Dumbledore, en franchissant la porte du jardin "je voudrais te dire quelques mots avant d'enter. En privé. Peut-être ici ?"
Dumbledore désignait une petite dépendance en pierre où les Weasley rangeaient leurs balais. Avec quelque difficulté, Dumbledore suivi de Harry se glissa par la porte grinçante dans un espace un peu un plus petit que ce qu'il aurait fallu. Dumbledore alluma le bout de sa baguette, de sorte qu'il rougeoyait comme une torche, et sourit à Harry.
"J'espère que tu me pardonneras de te dire cela, Harry, mais je suis heureux et fier de voir à quel point tu es capable de tenir le coup après tout ce qui s'est produit au ministère. Permets-moi de te dire que je pense que Sirius aurait été fier de toi."
Harry déglutit. Sa voix semblait l'avoir abandonné. Il ne se sentait pas capable de discuter de Sirius. Il avait déjà été assez douloureux d'entendre l'Oncle Vernon dire "Son parrain est mort ?" et encore plus désagréable d'entendre le nom de Sirius jeté au passage par Slughorn.
"C'est cruel," ajouta Dumbledore doucement "que toi et Sirius aient eu si peu de temps ensemble. La fin brutale de ce qui aurait du être une longue et heureuse relation."
Harry inclina la tête, les yeux résolument fixés sur une araignée qui grimpait le long du chapeau de Dumbledore. Il avait beau se dire que Dumbledore le comprenait et devait même soupçonnait que, jusqu'à l'arrivée de la lettre, Harry avait passé presque tout son temps chez les Dursley, allongé sur son lit, refusant de manger, et regardant fixement la fenêtre embrumée, la tête vide et glacée. Toutes ces réactions étaient associées généralement à l'approche des détraqueurs.
"C'est seulement très dur," finit-il par dire, d'une petite voix, " de réaliser qu'il ne m'écrira plus jamais !"
Ses yeux le brûlèrent soudain et il cligna plusieurs fois des paupières. Il se sentait stupide de l'admettre, mais le fait de savoir que quelqu'un à l'extérieur de Poudlard s'inquiétait de lui, presque comme un parent, avait été l'une des meilleures choses qu'il ait connue avec son parrain… et, désormais, les hiboux postaux ne lui apporteraient plus jamais de réconfort …
"Sirius représentait beaucoup pour toi. Bien plus que tu ne l'avais réalisé avant !" reprit doucement Dumbledore. "naturellement, c'est une terrible perte…
" Mais tandis que j'étais chez le Dursley..." le coupa Harry, sa voix s'accroissant légèrement "j'ai compris que je pourrais me couper de tout, tout casser. Sirius n'aurait pas voulu cela, n'est-ce pas ? Et de toute façon, la vie est si courte... Regardez Mrs Bones ou bien Emmeline Vance… ça pourrait être moi le suivant, n'est-ce pas ? Mais si c'était le cas," ajouta-t-il fièrement, en toisant directement les yeux bleus de Dumbledore qui brillaient à la lumière de sa baguette " Je m'assurerais que j'emporterai avec moi dans la mort le plus possible de Mangemorts, et Voldemort en plus si j'en suis capable."
"Tu parles exactement comme le digne fils de ta mère et de ton père et comme le véritable filleul de Sirius !" approuva Dumbledore, en donnant une tape dans le dos de Harry. " Je te tire mon chapeau… ou plutôt je le ferais si je n'avais pas peur de te couvrir d'araignées.
"Et maintenant, Harry, pour passer à un autre sujet... Je présume que tu as lu le Gazette du Sorcier de ces deux dernières semaines ?"
"Oui" répondit Harry, et les battements de son cœur devinrent un peu plus rapides.
"Alors tu auras vu qu'il n'y a pas eu tellement de fuites au sujet de ton aventure au département des prophéties ?"
"Oui" dit encore Harry " Et maintenant chacun sait que je suis celui…"
"Non, ils ne savent rien !" l'interrompit Dumbledore. " Il n'y a que deux personnes au monde qui connaissent le contenu exact et complet de la prophétie faite sur toi et sur Lord Voldemort, et ils se tiennent tous deux en ce moment même dans un minuscule hangar à balai plein de toiles d'araignées. Cependant, il est exact, que beaucoup de personnes ont deviné, avec justesse, que Voldemort avait envoyé ses Mangemorts voler une prophétie, et que celle-ci te concernait.
"De plus, je pense avoir raison si je dis que tu n'en as parlé à personne ?"
"Oui".