Quand la situation s'est aggravée, j'ai examiné la possibilité d'intégrer une autre communauté ; ensuite, j'ai pensé accepter la lutte et réagir ; mais, une nuit, aussi belle que celle-ci alors que je priais dans cette chambre, J'ai perçu la présence de quelqu'un qui approchait doucement. J'étais à genoux quand la porte s'est ouverte à ma grande surprise. C'était le Maître ! Son visage était le même que celui des beaux jours de Tibériades. Il m'a regardé grave et tendre, et a dit : - « Pierre occupe toi des « fils du Calvaire », avant de penser à tes caprices ! ». La merveilleuse vision n'a duré qu'une minute, mais juste après, je me suis souvenu des petits vieux, des nécessiteux, des ignorants et des malades qui frappent à notre porte. Le Seigneur me recommandait de m'occuper des porteurs de la croix. Dès lors, je n'ai plus désiré qu'une chose : les servir.
L'apôtre avait les yeux humides et Paul se sentait très Impressionné car il se rappelait qu'il avait entendu l'expression « fils du Calvaire » des lèvres spirituelles d'Abigail, lors de sa glorieuse vision dans le silence de la nuit, alors qu'il se trouvait à proximité de Tarse.
Effectivement, grande est la lutte - acquiesça le converti de Damas qui semblait plus tranquille.
Et se montrant convaincu de la nécessité d'examiner le réalisme de la vie commune, malgré la beauté des fabuleuses manifestations du plan invisible, il dit encore :
Néanmoins, nous devons trouver un moyen de libérer les vérités évangéliques du conventionnalisme humain. Quelle est la raison principale de la supériorité pharisienne dans l'église de Jérusalem ?
Simon Pierre a répondu sans hésitations :
Les plus grandes difficultés tournent autour de la question monétaire. Cette maison nourrit plus de cent personnes, quotidiennement, en plus des services d'assistance aux malades, aux orphelins et aux abandonnés. Pour la manutention des travaux, il faut beaucoup de courage et beaucoup de foi car les dettes contractées avec nos sauveteurs en ville sont inévitables.
Mais les malades - a interrogé Paul, attentif - ne travaillent pas une fois qu'ils vont mieux ?
Si - a expliqué l'apôtre -, j'ai organisé des services de plantation pour les convalescents et ceux qui sont dans l'impossibilité de s'absenter rapidement de Jérusalem. Grâce à cela, la maison n'a pas besoin d'acheter des fruits et des légumes. Quant à ceux qui sont rétablis, ils deviennent les infirmiers des plus malades. Cette providence a permis de dispenser deux hommes rémunérés qui nous aidaient à nous occuper des fous incurables ou des guérisons les plus difficiles. Comme tu vois, ces détails n'ont pas été oubliés et malgré tout l'église est pleine de dépenses et de dettes que seule la coopération du judaïsme peut atténuer ou résoudre.
Paul comprit que Pierre avait raison. Néanmoins, soucieux d'apporter une certaine indépendance aux efforts de ses frères d'idéal, il a considéré :
J'en conclus alors que nous devons mettre en place ici des modes de fonctionnement qui permettent à la maison de vivre de ses propres recours. Les orphelins, les vieux et les hommes valides pourraient trouver des activités en plus des travaux agricoles et produire quelque chose qui apporterait un revenu bien utile. Chacun travaillerait selon ses forces, sous la direction des frères les plus expérimentés. La production du service garantirait la manutention générale. Comme nous le savons, là où il y a du travail, il y a de la richesse, et où il y a de la coopération, il y a la paix. C'est le seul moyen d'émanciper l'église de Jérusalem des impositions du pharisaïsme dont je connais les astuces depuis le début ma vie.
Pierre et Jean étaient émerveillés. L'idée de Paul était excellente. Elle venait à la rencontre de leurs anxieuses préoccupations face aux difficultés qui semblaient ne pas avoir de fin.
Le projet est extraordinaire - a dit Pierre - et viendrait résoudre de grands problèmes dans notre vie.
Le fils de Zébédée, qui avait les yeux rayonnants de Joie, à son tour, a attaqué le sujet, en objectant :
Mais, l'argent ? Où trouver les fonds nécessaires à la grandiose entreprise ?...
L'ex-rabbin est entré dans une profonde réflexion et a expliqué :