Прости, моя добрая, милая Анна. Будь уверена, моя дорогая девочка, что мысленно я часто посещаю вашу рекреационную залу, куда в последнее время приходил на свидание с вами. Еще несколько месяцев, и вы снова увидите меня там, и на этот раз радость свидания не будет омрачена предчувствием близкой разлуки.
Передай от меня самый сердечный поклон дядюшкам, равно как и всем, кто принимает в вас участие. Пиши мне подробно про свои занятия, а также и про горести, если вдруг они у тебя появятся. Ты можешь быть уверена, что несмотря на расстояние моя любовь к тебе не покинет тебя ни на минуту. Обними сестер и скажи им, чтобы они тоже написали мне. Прощайте, мои милые дети. Благослови и храни вас Господь.
Ф. Т.
Тютчевым И. Н. и Е. Л., между 12 и 16 октября 1844*
J’avais espéré, chers papa et maman, vous porter moi-même ma félicitation à l’occasion de vos trois anniversaires*
et je m’en veux beaucoup de n’être pas reparti d’ici aussitôt après mon arrivée. Mais on m’a si souvent reproché de ne pas savoir m’occuper sérieusement de mes intérêts que je veux une bonne fois faire violence à mes habitudes. Je veux en un mot savoir à quoi m’en tenir sur les chances qu’on prétend que j’ai ici. Vous dire ce que c’est, serait trop long et exigerait des écritures infinies. Je verrai le CQuant à la société, elle continue toujours à nous faire fort aimable, et je ne puis m’empêcher d’être surpris de la quantité de connaissances que j’avais ici pour m’en douter. Tout cela serait assez agréable sans l’horrible cherté du séjour qui est telle que si j’étais obligé de passer une quinzaine de jours ici, je prendrai le parti de quitter l’hôtel Coulon pour aller chercher un gîte moins ruineux.
Nous avons reçu ces jours-ci une lettre de Nicolas qui écrit à ma femme qu’il ne quittera Ovstoug que quand il nous saura à Moscou. Quant à Dorothée, j’en ai des nouvelles grâce à ses excellentes amies les P
Nicolas trouve aussi que ce que nous avons de mieux à faire, à notre arrivée à Moscou, c’est de commencer par descendre dans quelque hôtel, comme celui de Howard. Je voudrai déjà y être.
Entre autres anciennes connaissances j’ai revu la vieille Mad. Dournoff*
qui m’a chargé de vous dire mille tendresses de sa part. Quant à sa belle-fille*, je n’ai pas encore réussi à la trouver chez elle, malgré le désir qu’elle prétend avoir de me rencontrer. Elle est venue l’autre jour voir ma femme qui avait fait sa connaissance chez sa mère, la PL’autre jour des jeunes gens du corps diplomatique, nouvellement revenus de Moscou, nous ont dit qu’ils s’y sont royalement amusés et ils ne pouvaient assez se louer de l’hospitalité qu’ils y ont trouvée.
En vérité, c’est un bon pays et un bon peuple que cette Russie, mais pour dire cela avec une entière conviction il faut avoir connu l’étranger, comme moi je le sais.
Adieu, chers papa et maman. Je baise vos chères mains. T. T.
Ma femme qui a été empêchée de vous écrire me charge de vous présenter ses vœux. Elle se plaît beaucoup ici, bien qu’elle soit persuadée qu’elle se plaira encore davantage à Moscou. Je le pense comme elle.