На днях мы ожидаем сюда великую княгиню Елену Павловну*
, возвращающуюся из Италии. Здесь пока еще небольшое общество. Однако уже состоялось несколько собраний при дворе. Недавно мы присутствовали на небольшом концерте в честь герцога Кембриджского, дяди английской королевы, которого я довольно часто видел пять лет назад в Карлсбаде…* Но Боже мой, какой интерес могут иметь все эти подробности для вас? В том-то и несчастье длительной разлуки, что все, что можно сказать, кроме словВ этом месяце, помнится мне, любезнейшие папинька и маминька, ваши рожденье и именины, с которыми я вас от души поздравляю — празднуя их, вспомните и обо мне. Упоминайте иногда обо мне и в ваших письмах к Дашиньке. Странная вещь — судьба человеческая! Надобно же было моей судьбе вооружиться уцелевшею Остермановою рукою*
, чтобы закинуть меня так далеко от вас.Жаль мне очень, что вы не знаете моей теперешней жены. Нельзя придумать существо лучше, добрее, сердечнее — будь я сам душою немного помоложе, я мог бы быть вполне счастлив. Здоровье мое также с некоторых пор гораздо лучше. Простите. Целую ваши ручки. Ф. Тютчев
Тютчевым И. Н. и Е. Л., 6/18 декабря 1840*
Munich. 6/18 décembre 1840
Je rentre en ce moment de la messe, où j’ai été prier pour les deux Nicolas, celui de tout le monde et le mien*
. Après la messe nous devions aller présenter nos félicitations à la GrCe soir il y a un grand dîner chez Sévérine, après quoi une grande soirée à l’hôtel Leuchtenberg où il y aura tableaux, comédie, etc. etc.
Combien tout cela est fait pour vous intéresser, n’est-ce pas? Il ne manque plus que je joigne à ma lettre l’affiche du spectacle de ce soir. Hélas, que voulez-vous? Que peut-on dire à la distance qui nous sépare, qui en voilà la peine!
Avez-vous reçu, chers papa et maman, la lettre que je vous ai écrite il y a un mois à peu près. Je lui ai fait prendre la nouvelle voie que vous m’avez indiquée et suis très curieux de savoir si cette voie mène au but? Mais comment le saurai-je? Car si la première lettre s’est fourvoyée, celle-ci qui prend le même chemin aura le même sort.
Comment, chers papa et maman, célébrez-vous aujourd’hui la fête de Nicolas? Avez-vous quelques-uns des frères
Vous devez être en plein hiver maintenant. Nous y sommes depuis quelques jours si parfaitement qu’on pourrait se croire à Pétersbourg. Nous avons eu tous ces jours-ci entre 12 à 15 degrés de glace. Ce n’est qu’aujourd’hui que le froid, heureusement, a considérablement baissé. Ah, que ce climat ressemble peu à celui de Gênes, où je me souviens d’avoir été cueillir des camélias en plein air au mois de janvier. «В крещенские морозы рвал розы» — aurait dit le Prince Шаликов*
. Quel dommage que cette magnifique Italie soit un si insipide séjour. Quant à moi, je crois que de la vie je ne pourrais me réconcilier avec elle. J’y ai trop souffert.A propos d’Italie, j’ai eu dernièrement la visite d’un Italien établi à Minsk qui connaît beaucoup Dorothée et son mari et qui m’a dit qu’il vous y a vus pendant tout l’hiver dernier. Son nom m’a échappé, mais vous le reconnaîtrez, car je suppose que le nombre des Italiens établis à Minsk n’est pas considérable.