Много утешили вы меня надеждою, что на этот раз чиновники Комитета ин<остранной> ценз<уры> будут, как говорится, взысканы монаршею милостию. Это для меня более чем личное одолжение, и мне особенно приятно к вам отнести, почтеннейший Михайло Николаевич, первое заявление моей признательности по этому случаю.
Не удостоится ли если не милостей, так помилованья и русская печать, которая, в сложности, не худо, право, служит русскому делу? Не следует упускать из виду, что настают такие времена, что Россия со дня на день может быть призвана к необычайным усилиям — невозможным без подъема всех ее нравственных сил, — а что гнет над печатью (хотя, благодаря вам, менее ощутительный с некоторых пор) нимало не содействует этому нравственному подъему.
Примите, прошу вас, милостивый государь Михайло Николаевич, сочувственное заявление моего искреннего и глубокого к вам уважения и совершенной преданности.
Ф. Тютчев
Аксаковой А. Ф., 3 апреля 1870*
St-P<étersbourg>. Ce 3 avril 1870
Et moi aussi, ma fille chérie, si j’ai gardé le silence si longtemps, c’est que je n’avais rien d’intéressant à dire, rien même d’aussi piquant que ton rêve qui même dans un récit m’a frappé par son relief. — Quelle chose mystérieuse que le rêve, comparée à la platitude obligée de la réalité, quelqu’elle soit… Et voilà pourquoi il me semble que nulle part on ne vit plus en plein dans la réalité que précisément ici… Si c’est par hasard de l’histoire, ce que nous faisons là, c’est bien certainement à notre insu.
Et cependant, c’est de l’histoire, seulement le procédé est le même qu’aux gobelins où l’ouvrier ne voit que l’envers du tissu, sur lequel il travaille.
Avant hier nous avons eu au théâtre les tableaux slaves*
, devant un public fort nombreux et faisant preuve de plus de bonne volonté encore que d’intelligence… Tous les Grands-Ducs y étaient — etc. etc. Il est incontestable, qu’en se reportant à quinze ans en arrière, on ne se trouve amené à conclure que l’idée a marché…Ici, dernièrement, à propos de la nomination du P
L’autre jour, dans une discussion quasi officielle, que j’ai eu à soutenir au sujet de la presse, on est venu, et cela de la part d’un représentant de l’autorité, reproduire cette assertion qui a la valeur d’une axiome pour certaines gens — à savoir qu’une presse libre est impossible avec l’autocratie, à quoi j’ai répondu que rien n’est moins irréconciliable là, où l’autocratie n’appartient qu’au souverain, mais qu’en effet la presse, pas plus qu’autre chose, n’est possible là, où chaque
Mais pardon, ma fille, toute cette logomachie doit vous paraître nauséabonde, comme elle l’est en effet, je vais donc, pour varier, vous parler de quelque chose d’autre, de moi par ex
С.-Петербург. 3 апреля 1870