Par un tel argument, nous ne désirons pas induire la créature à oublier la fourmi prévoyante, et l'inciter à adopter pour modèle la cigale insouciante, nous invitons à peine, ceux qui nous lisent, à examiner la précarité des biens éphémères.
Chaque conquête terrestre devrait profiter à l'âme comme une force d'élévation.
L'homme gagnerait un élan sanctifiant s'il comprenait qu'il ne possède vraiment que ce qui se trouve en lui, dans le contenu spirituel de sa vie. Tout ce qui se rapporte à l'extérieur, qu'il s'agisse de créatures, de paysages et de biens transitoires -tous appartiennent à Dieu qui les lui accorde selon ses mérites.
Cette réalité ressentie et vécue est une brillante lumière sur le chemin qui enseigne au disciple la sublime loi de l'utilisation pour que la propriété ne soit pas une source d'inquiétudes et de tristesse, comme cela se produisit avec le jeune des enseigne ments de Jésus.
150 Aiguillons
Le chemin évolutif est toujours plein d'épines.
Autrement, nous ne verrions pas la porte rédemptrice.
Dieu se livre aux enfants de la création entière, il partage entre tous les trésors de son amour infini, il les stimule à s'élever à travers mille manières différentes ; néanmoins, il existe de nombreuses sphères comme la terre où les créatures ne perçoivent pas ces réalités glorieuses et paralysent la marche en dormant du sommeil de l'illusion.
Face à une telle inertie, les messagers de la Providence, à qui a été confiée la tâche d'illuminer ceux qui stagnent dans l'ombre, mettent des recours en œuvre pour que se réalise leur éveil.
Sachant que Dieu donne tout — la vie, les chemins, les biens infinis, les génies inspirateurs, et demande simplement aux créatures d'aller vers ses bras paternels — ces divins émissaires organisent des épreuves par amour pour leurs protégés.
À ces fins, Jésus créa les plus nobles incitations pour la sphère terrestre. La richesse et la pauvreté, la laideur et la beauté, la souffrance et la lutte sont les épines ou les occasions instituées par le Christ pour le bien des hommes.
Toute existence, toute personne a une difficulté qui lui est propre et qui représente une occasion bénie.
Analyse ta vie, trouve tes épines et ne te retourne pas contre elles.
Si un esprit de la grandeur de Paul de Tarse ne pouvait résister, imagine les efforts qui nous avons à faire.
151
Jeunesse
Ceux qui s'adressent à la jeunesse lui attribuent presque toujours de tels pouvoirs que les jeunes finissent franchement désorientés, trompés et distraits. On a l'habitude d'attendre d'eux qu'ils soient la sauvegarde de tout.
Nous sommes d'accord pour dire qu'ils ont de grandes possibilités, mais nous ne pouvons oublier que cette phase de l'existence terrestre est celle qui présente le plus grand besoin d'orientations.
Le jeune pourra et fera beaucoup si son esprit vieilli par l'expérience ne l'abandonne pas. Il ne pourra rien ériger s'il ne se prévaut pas des efforts antérieurs à ses activités. En tout, il dépendra de ses prédécesseurs.
La jeunesse peut être comparée au départ prometteur d'un bateau pour un voyage important. L'enfance serait la préparation, la vieillesse, l'arrivée au port. Toutes les phases requièrent les leçons des marins expérimentés qui permettront d'organiser et de terminer le voyage avec succès.
Il est indispensable de soutenir comme il se convient la mentalité juvénile et que personne ne lui offre des perspectives qui relèvent du domaine de l'illusoire.
Les désirs des plus jeunes ne constituent pas toujours une garantie pour l'avenir.
La jeunesse peut beaucoup, mais qu'elle suive en tout « la justice, la foi, la charité, la paix avec ceux qui invoquent le Seigneur d'un cœur pur ».
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Science et amour
La science peut être pleine de pouvoir, mais seul l'amour est bénéfique. De tout temps, la science a obtenu d'innombrables expressions évolutives. Dans le monde, nous la voyons exhiber des réalisations qui semblaient presque inaccessibles. D'énormes machines croisent les airs et le fond des océans. La parole est transmise, sans fil, à longues distances. La presse diffuse des raisonnements à travers le monde. Mais pour cette même science, il importe peu que l'homme utilise ces fruits pour le bien ou pour le mal. Elle ne comprend pas le désintérêt, ni les saintes finalités.