Harry regarda Hermione, assise un peu plus loin, Pattenrond sur ses genoux. Elle bavardait gaiement avec Ginny tandis que des aiguilles étincelaient devant son visage en tricotant des chaussettes informes destinées aux elfes.
– Non, dit Harry, d’un ton lourd. Elle n’acceptera jamais.
Ils continuèrent donc à travailler tandis que le ciel s’assombrissait peu à peu derrière les fenêtres. Lentement, la foule rassemblée dans la pièce commune commença à s’éclaicir à nouveau. À onze heures et demie, Hermione s’approcha d’eux en bâillant.
– Vous avez bientôt fini ?
– Non, répliqua Ron d’un ton tranchant.
– La plus grande lune de Jupiter, c’est Ganymède, pas Callisto, dit-elle en montrant par-dessus l’épaule de Ron une ligne de son devoir. Et c’est sur Io qu’il y a les volcans.
– Merci, grogna Ron en rectifiant les phrases offensantes pour les lunes de Jupiter.
– Désolée, je voulais seulement…
– Bon, écoute, si tu es simplement venue pour critiquer…
– Ron…
– Je n’ai pas le temps d’écouter un sermon, d’accord, Hermione ? Je suis jusqu’au cou dans…
– Mais non, ce n’est pas ça… Regardez !
Hermione montrait la fenêtre la plus proche. Harry et Ron tournèrent la tête. Un magnifique hibou moyen duc se tenait sur le rebord, les yeux fixés sur Ron.
– Ce ne serait pas Hermès ? demanda Hermione, stupéfaite.
– Mais si, ma parole, c’est lui ! dit Ron à voix basse.
Il jeta sa plume et se leva.
– Je me demande bien pourquoi Percy m’écrit.
Il se dirigea vers la fenêtre et l’ouvrit. Hermès entra dans la pièce, se posa sur le devoir de Ron et tendit sa patte à laquelle un parchemin était attaché. Ron prit la lettre et le hibou repartit aussitôt, laissant des traces d’encre sur le dessin que Ron avait fait de Io, la lune de Jupiter.
– C’est bien l’écriture de Percy, dit Ron.
Il se laissa retomber dans son fauteuil et regarda l’adresse rédigée sur le parchemin : « Ronald Weasley, maison Gryffondor, Poudlard
– Qu’est-ce que vous pensez de ça ?
– Ouvre-la, dit Hermione avec impatience.
Harry approuva d’un signe de tête.
Ron déroula le parchemin et commença à lire. À mesure qu’il parcourait les lignes, son visage se renfrognait de plus en plus. Lorsqu’il eut fini, il paraissait dégoûté. Il tendit alors la lettre à Harry et à Hermione qui la lurent en même temps, penchés l’un vers l’autre.