Voilà qui m’amène au deuxième conseil que je voulais te donner. Comme je te l’ai laissé entendre, les jours de Dumbledore à Poudlard pourraient bien être comptés. Ce n’est pas à lui que tu dois manifester ta fidélité, Ron, mais à l’école et au ministère. Je regrette infiniment d’apprendre que, jusqu’à présent, le professeur Ombrage ne rencontre guère de coopération de la part des autres professeurs dans ses efforts pour mettre en œuvre les changements que le ministère désire si ardemment introduire à Poudlard (bien que sa tâche puisse être facilitée à compter de la semaine prochaine – là encore, tu en sauras plus en lisant
La Gazette du sorcier demain !). Je te dirai simplement ceci : un élève qui montre sa volonté d’aider le professeur Ombrage aujourd’hui pourrait se retrouver en bonne position pour devenir préfet-en-chef dans deux ans !Je regrette de n’avoir pas pu te voir davantage cet été. Critiquer nos parents me chagrine profondément, mais j’ai bien peur qu’il me soit impossible de vivre plus longtemps sous leur toit tant qu’ils continueront à fréquenter la redoutable bande qui tourne autour de Dumbledore. (Si tu écris à maman, tu peux lui dire qu’un certain Sturgis Podmore, qui est un grand ami de Dumbledore, a été récemment envoyé à Azkaban pour avoir tenté de cambrioler le ministère. Voilà qui l’aidera peut-être à ouvrir les yeux sur le genre de délinquants qu’ils côtoient.) Je m’estime pour ma part très heureux d’avoir échappé à la honte d’être associé à de tels personnages – le ministre ne saurait être plus aimable avec moi – et j’espère vraiment, Ron, que tu ne laisseras pas les liens familiaux te dissimuler la nature erronée des croyances et des actions de nos parents. Je souhaite sincèrement qu’avec le temps, ils comprennent à quel point ils se sont trompés et je serai bien entendu tout disposé à accepter leurs excuses lorsque ce jour viendra.
Réfléchis très attentivement, s’il te plaît, à ce que je t’ai dit, particulièrement en ce qui concerne Harry Potter, et reçois à nouveau mes très sincères félicitations pour ta nomination au poste de préfet.
Ton frère,
Percy
Harry leva les yeux vers Ron.
– Bon, eh bien, dit-il en s’efforçant d’adopter le ton de la plaisanterie, si tu veux… heu… comment dit-il déjà ? – Il regarda la lettre de Percy. – Ah oui, c’est ça… « rompre les liens » avec moi, je te promets que je ne deviendrai pas violent.
– Rends-moi ça, demanda Ron, la main tendue. C’est vraiment – dit-il d’une voix saccadée tandis qu’il déchirait en deux la lettre de Percy – le plus grand – il la déchira en quatre – crétin
– il la déchira en huit – du monde.Puis il jeta les morceaux de parchemin dans le feu.
– Allez, viens, il faut finir ça avant l’aube, dit-il vivement à Harry en reprenant le devoir destiné au professeur Sinistra.
Hermione regarda Ron avec une étrange expression.
– Allez, donne, dit-elle soudain.
– Quoi ? s’étonna Ron.