– J’ai été très contente de vous connaître, dit Tonks en serrant contre elle Hermione et Ginny. On se reverra sûrement un de ces jours.
Un coup de sifflet retentit. Les élèves qui étaient encore sur le quai se hâtèrent de monter dans le train.
– Vite, vite, dit Mrs Weasley d’un air affolé en les serrant contre elle au hasard – Harry eut même droit à deux étreintes –, écrivez… soyez sages… Si vous avez oublié quelque chose, on vous l’enverra… Allez, montez maintenant, vite…
Pendant un bref moment, le gros chien noir se dressa sur ses pattes de derrière et posa celles de devant sur les épaules de Harry, mais Mrs Weasley poussa Harry vers la portière du wagon en sifflant entre ses dents :
– Pour l’amour du ciel, conduis-toi comme un chien, Sirius !
– À plus tard ! lança Harry par la fenêtre ouverte alors que le train s’ébranlait.
À côté de lui, Ron, Hermione et Ginny faisaient de grands signes de la main. Les silhouettes de Tonks, de Lupin, de Maugrey et de Mr et Mrs Weasley diminuèrent rapidement, mais le chien noir continuait de courir à hauteur de la fenêtre en remuant la queue, sous les rires de la foule restée sur le quai. Le train prit alors un virage et Sirius disparut.
– Il n’aurait pas dû venir avec nous, dit Hermione d’un air soucieux.
– Oh, détends-toi un peu, répondit Ron, ça faisait des mois qu’il n’avait pas vu la lumière du jour, le pauvre.
– Bon, dit Fred en claquant ses mains l’une contre l’autre, on ne va pas passer la journée à bavarder, on a des choses à voir avec Lee. À plus tard.
Il s’éloigna en compagnie de George et tous deux disparurent dans le couloir.
Le train prenait de la vitesse et les maisons défilaient sous leurs yeux en une succession d’éclairs. Ils restèrent debout dans le couloir, ballottés par le balancement du wagon.
– Si on allait chercher un compartiment ? proposa enfin Harry.
Ron et Hermione échangèrent un regard.
– Heu…, dit Ron.
– Nous… heu… Ron et moi, nous sommes censés aller dans le wagon réservé aux préfets, dit Hermione, gênée.
Ron évitait le regard de Harry. Il semblait passionné par la contemplation des ongles de sa main gauche.
– Ah, très bien, dit Harry.
– Je ne crois pas que nous soyons obligés d’y rester pendant tout le voyage, dit précipitamment Hermione. Dans nos lettres, ils disaient simplement que nous devions prendre nos instructions auprès du préfet et de la préfète-en-chef et ensuite faire un tour dans le couloir de temps en temps.
– Très bien, répéta Harry. Alors, à tout à l’heure.
– Oui, sûrement, répondit Ron en lui lançant à la dérobée un regard anxieux. C’est pénible d’être forcé d’aller là-bas, je préférerais – enfin on n’a pas le choix – je veux dire, ça ne m’amuse pas, je ne m’appelle pas Percy, moi ! acheva-t-il sur un ton de défi.
– Je sais bien, dit Harry avec un sourire.
Mais tandis qu’Hermione et Ron s’éloignaient vers la tête du convoi en traînant leurs valises, Pattenrond et la cage de Coquecigrue, Harry éprouva un étrange sentiment de vide. Il n’avait jamais fait le voyage du Poudlard Express sans Ron.
– Viens, lui dit Ginny. Si on s’y prend maintenant, on pourra leur garder des places.
– D’accord, dit Harry.
Il prit la cage d’Hedwige d’une main et la poignée de sa grosse valise de l’autre. Ils avancèrent péniblement le long du couloir en jetant des coups d’œil à travers les portes vitrées dans les compartiments devant lesquels ils passaient mais aucun n’était libre. Harry ne put ignorer que de nombreux élèves le regardaient avec un grand intérêt et que plusieurs d’entre eux donnèrent des coups de coude à leur voisin en le montrant du doigt. Ce comportement, observé dans cinq wagons successifs, venait lui rappeler que
Dans le tout dernier wagon, ils rencontrèrent Neville Londubat, un des camarades de classe de Harry à Gryffondor. Son visage rond luisait de sueur sous l’effort qu’il devait faire pour traîner sa valise tout en tenant fermement de l’autre main Trevor, son crapaud qui se débattait.
– Bonjour, Harry, dit-il, le souffle court. Bonjour, Ginny… Tout est plein… Je n’arrive pas à trouver de place…
– Qu’est-ce que tu racontes, répliqua Ginny qui s’était faufilée devant lui pour regarder dans le compartiment suivant. Celui-là est libre, il n’y a que Luna Lovegood là-dedans.
Neville marmonna quelque chose qui signifiait qu’il ne voulait déranger personne.
– Ne sois pas stupide, s’exclama Ginny en éclatant de rire. Elle est très gentille, Luna.
Ginny fit coulisser la porte du compartiment et tira sa valise à l’intérieur. Harry et Neville la suivirent.
– Salut, Luna, dit Ginny. On peut s’installer ici ?