Vous, dont on voit briller, dans les nuits azurees,L'eclat immacule, le divin element,Etoiles, gloire a vous! Splendeurs toujours sacrees!Gloire a vous qui durez incorruptiblement!5 L'homme, race ephemere et qui vit sous la nue,Qu'un seul et meme instant voit naitre et defleurir,Passe, les yeux au ciel. – Il passe et vous salue!C'est l'immortel salut de ceux qui vont mourir.
Des premiers ans de votre vieQue j'aime a remonter le cours,Ecoutant d'une ame ravieCes recits, les memes toujours…5 Que de fraicheur et de mystere,En remontant ces bords heureux!Quelle douce et tendre lumiereBaignait ce ciel si vaporeux!Combien la rive etait fleurie,10 Combien le flot etait plus pur!Que de suaves reveriesSe refletait dans son azur!..Quand de votre enfance incompriseVous m'avez quelque temps parle,15 Je crois sentir dans une briseGlisser comme un printemps voile…
Oui, le sommeil m'est doux! plus doux – de n'etre pas!Dans ces temps de malheur et de honte supremeNe rien voir, rien sentir, c'est la volupte meme!..Craignez de m'eveiller… de grace, parlez bas…
D'une fille du Nord, chetive et languissante,Eclose a l'ombre des forets,Vous, en qui tout rayonne et tout rit et tout chante,ous voulez emprunter les traits?5 Eh bien, pardonnez-moi mon doute involontaire,Je crains que l'on ne dise, en voyant ce tableau:"C'est l'oranger en fleur, tout baigne de lumiere,Qui veut simuler un bouleau".
La vieille Hecube, helas, trop longtemps eprouvee,Apres tant de revers et de calamites,Se refugie enfin, reposee et lavee,Sous l'abri protecteur de vos jeunes bontes.
Lorsqu'un noble prince, en ces jours dedemerice,Decort de sa main le bourreau des chretiens, – Pourrait-on dire encore, ainsi qu'aux temps anciens:«Honny soit qui mal y pense»?