Переписка 1826-1837

Eh bien, mon ami, qu'est devenu mon manuscrit? Point de nouvelles de vous depuis votre départ. J'ai d'abord hésité de vous écrire pour vous en parler, voulant, selon mon usage, laisser faire au temps son affaire; mais après réflexion, j'ai trouvé que pour cette fois le cas était différent. J'ai, mon ami, achevé tout ce que j'avais à faire, j'ai dit tout ce que j'avais à dire: il me tarde d'avoir tout cela sous la main. Faites donc en sorte, je vous prie, que je n'attende pas trop longtemps mon ouvrage, et écrivez-moi bien vite ce que vous en avez fait. Vous savez de quoi il s'agit pour moi? Ce n'est point de l'effet ambitieux, mais de l'effet utile. Ce n'est pas que je n'eusse désiré sortir un peu de mon obscurité, attendu que ce serait un moyen de donner cours à la pensée que je crois avoir été destiné à livrer au monde: mais la grande préoccupation de ma vie, c'est de compléter cette pensée dans l'intérieur de mon âme et d'en faire mon héritage.

Il est malheureux, mon ami, que nous ne soyons pas arrivés à nous joindre dans la vie. Je persiste à croire que nous devions marcher ensemble et qu'il en aurait résulté quelque chose d'utile et pour nous et pour autrui. Ce retour m'est venu à l'esprit, depuis que je vais quelquefois, devinez où? — au club anglais. Vous y alliez me disiez-vous; je vous y aurais rencontré, dans ce local si beau, au milieu de ces colonnades si grecques, à l'ombre de ces beaux arbres; la puissance d'effusion de nos esprits n'aurait pas manqué à se produire d'elle-même. J'ai éprouvé souvent chose semblable.

Bon jour, mon ami. Ecrivez-moi en russe; il ne faut pas que vous parliez d'autre langue que celle de votre vocation. J'attends de vous une bonne longue lettre; parlez-moi de tout ce que vous voudrez: tout m'intéressera venant de vous. Il faut nous mettre en train; je suis sûr que nous trouverons mille choses à nous dire. A vous et bien à vous, du fond de mon âme.

Tchadaieff.

17 juin.[566]

614. П. А. Вяземский — Пушкину. 17 июня 1831 г. Москва.

Москва. 17-го июня.

Ты жалуешься на молчание мое, а я писал тебе недавно через Толмачева. Тысячумою держи у себя до приезда моего. Спроси пожалуйста у Плетнева, получил ли он свою тысячу. Я очень рад, что Жуковский опять сбесился, но не рад тому, что он остается в Петербурге. Он, говорят, очень болен. Убеди его куда-нибудь съездить, хоть в Москву к искусственным водам. Высылайте скорее и Тургенева. Боюсь, он выдохнется в Петербурге и уже не ошибет меня своим европейским запахом. Я здесь никого из порядочных людей не вижу: Баратынский в деревне, не знаю где и что Языков. Карамзины с женою моею в Остафьеве; езжу к ним по субботам отдыхать от бремени государственных дел. Прошу теперь читать меня уже в Коммерческой Газете: отъищи мой взгляд на выставку. Читал ли ты о Борисе Годунове разговор, напечатанный в Москве? Прочти, моя радость. Университет не позволил Погодину прочесть на акте похвальное слово Мерзлякову. Каченовский сказал, что это не стоит внимания. Пусти же в свет моего Адольфа. Когда будешь в Питере, передай мой сердечный поклон Элизе и Доле. Я с удовольствием узнал тебя в Делорме. Цалую тебя и милую.

615. Е. М. Хитрово. Около (не позднее) 20 июня 1831 г. Царское Село.

Merci, Madame, pour la révolution de Mignet, je l'ai reçue par Novossiltzof. Est-il vrai que Тургенев nous quitte et cela si brusquement?

Vous avez donc le Choléra; ne craignez rien au reste. C'est toujours l'histoire de la peste; les zens comme il faut n'en meurent zamais, comme le disait la petite Grecque. Il faut espérer que l'épidémie ne sera pas forte, même parmi le peuple. Pétersbourg est bien aéré et puis la mer…

J'ai rempli votre commission — c.['est] à d.[ire] que je ne l'ai pas remplie — car quelle idée avez-vous eu de me faire traduire des vers russes en prose française, moi qui ne connait même pas l'orthographe? D'ailleurs les vers sont médiocres. J'en ai fait sur le même sujet d'autres qui ne valent pas mieux et que je vous enverrai dès que j'en trouverai l'occasion.

Portez-vous bien, Madame, c'est pour le moment ce que j'ai de plus pressé à vous dire.[567]

Адрес: Ее превосходительству милостивой государыне Лизавете Михайловне Хитровой в доме Австрийского посланника.

616. П. В. Нащокину. Около (не позднее) 20 июня 1831 г. Царское Село.