Стихотворения. Проза

Как весело провел свою ты младость!Ты воевал под башнями Казани,Ты рать Литвы при Шуйском отражал,

Ты видел двор и роскошь Иоанна!Счастлив! а я от отроческих летПо келиям скитаюсь, бедный инок!Зачем и мне не тешиться в боях,

Не пировать за царскою трапезой?[129]

Qu'il est beau le contraste de cette ame ardente avec le calme majestueux du vieillard, impassible temoin des vertus et des crimes de ses compatriotes, de ce vieillard dont l'air imposant produit une si vive impression sur son jeune interlocuteur!

Ни на челе высоком, ни во взорах

Нельзя прочесть его сокрытых дум;Все тот же вид смиренный, величавый.Так точно дьяк, в приказах поседелый,Спокойно зрит на правых и виновных,

Добру и злу внимая равнодушно,Не ведая ни жалости, ни гнева[130].

Les vers que nous venons de rapporter ne sont pas superieurs au reste de cet admirable fragment dramatique, ou les beautes des details se perdent pour ainsi dire dans la beaute de l'ensemble. Un caractere de simplicite vraiment antique y regne a cote de l'harmonie et de la justesse d'expressions, qui distinguent les vers de Mr. Pouchkin. Quelques lecteurs y chercheraient peut-etre en vain cette fraicheur de style, repandue sur d'autres productions du meme auteur; mais l'elegance moderne, qui ajoutait au merite de poeme d'un genre moins releve, n'aurait pu que deparer un drame, ou le poete se derobe a notre attention, pour la porter tout entiere sur les personnages qu'il met en scene. C'est la qu'est le triomphe de l'art, et nous pensons que Mr. Pouchkin l'a obtenu d'une maniere incontestable. Ajoutons un voeu a tous ses eloges, que nous dicte une juste admiration, et souhaitons que toute la tragedie reponde au fragment que nous avons eu sous les yeux! Des lors la litterature russe aura non seulement fait une acquisition immortelle; mais elle aura enrichi les annales de la Muse tragique d'un chef-d'oeuvre, qui pourra etre place a cote de ce que toutes les langues anciennes et modernes offrent de plus beau en ce genre.

Разбор отрывка из трагедии г. Пушкина, напечатанного в «Московском вестнике»