Tout ceci m’afflige et me contrarie beaucoup et de plus cela me fait 'eprouver par rapport `a vous des inqu'etudes, dont je ne puis me d'efendre. Ce n’est pas quand je vous sais, `a votre ^age, 'etablis `a la campagne et loin de tout secours, que je puis me contenter d’avoir des nouvelles de votre sant'e une fois tous les six mois. J’avais adress'e ma derni`ere lettre directement `a Orel. Quant `a celle-ci, je vais par surcro^it de pr'ecaution l’adresser `a Doroth'ee, en la priant de vous la faire parvenir. S'ev'erine qui est en ce moment `a Moscou n’aura pas manqu'e, je suppose, de l’aller voir. J’ai eu derni`erement de ses nouvelles de P'etersbourg. Il para^it tr`es satisfait de l’accueil qu’il y a trouv'e et m’annonce son retour en Allemagne pour la fin de ce mois. Ma correspondance avec P'etersb
C’est `a Vienne qu’il se fait de grands pr'eparatifs de f^ete en vertu de l’arriv'ee de l’Empereur qui y est attendu au mois de mai, apr`es quoi il ira prendre les eaux `a T"oplitz. On parle beaucoup d’un mariage pour la Grande-Duchesse Olga avec Archi-Duc Etienne*
, r'ecemment nomm'e gouverneur de Boh^eme et la mission du Comte Orloff `a Vienne n’a fait qu’accr'editer ces bruits. Il serait `a d'esirer que cela se fit. Il y aurait beaucoup d’avenir dans un tel mariage.Ici l’hiver s’est pass'e assez doucement sauf les maladies, la scarlatine surtout qui a fait des ravages parmi les enfants. Je connais des familles, o`u elle a emport'e jusqu’`a trois enfants dans l’espace de quinze jours. Les n^otres, gr^ace au Ciel, ont 'et'e 'epargn'es, tant les petites qui sont `a l’Institut que les deux qui sont `a la maison. J’ai l`a une lettre d’Anna pour vous qui devait vous ^etre exp'edi'ee il y a plus que 9 semaines. Mais je prends la libert'e de la supprimer d'efinitivement, car en v'erit'e elle ne vaut pas le port qu’elle vous co^uterait. C’est une tr`es bonne enfant, ainsi que ses soeurs, et je suis fort content d’elles. Mais leur avenir ne laisse pas parfois de me pr'eoccuper tr`es s'erieusement.
La sant'e de ma femme a 'et'e passable cet hiver `a ses rhumatismes pr`es. Aussi les m'edecins insistent-ils plus que jamais pour qu’elle prenne des bains de mer l’'et'e prochain. Je l’exhorte aussi pour ma part et je d'esire d’autant plus vivement qu’elle se d'ebarrasse une bonne fois de ses rhumatismes que nous avons plus que jamais l’intention de nous acheminer en automne vers vous. Notre plus grand d'esir, ce serait de passer l’hiver prochain avec vous `a Moscou. Quant `a Munich, nous en avons assez tous les deux, et ma femme en est encore plus exc'ed'ee peut-^etre que moi.
Il y a eu ici quelques changements dans le corps diplomatique. Un nouveau Ministre d’Autriche, d’Angleterre, de W"urtemberg. Un jeune Prince
J’apprends en ce moment-m^eme que la pauvre tante Hannstein est subitement tomb'e malade et qu’elle 'etait au plus mal. Je cours voir ce que c’est.
Мюнхен. 10 марта
По правде говоря, любезные папинька и маминька, я никак не возьму в толк ни вашего молчания, ни молчания брата. Вот уже два с половиной месяца прошло с тех пор, как я писал к вам в последний раз*
. Это было в последние дни прошлого года, и месяц спустя я мог бы вполне получить ваш ответ. Николушкино молчание особенно кажется мне необъяснимым, потому что с тех пор, как я простился с ним в конторе дилижансов в Москве, он ни разу не подал мне признаков жизни. И тем не менее мне кажется, что за это время у него все-таки есть что мне сказать…*