Читаем Том 6. Письма 1860-1873 полностью

Non, mille fois non. Je ne peux pas, je ne veux pas me résigner à la paralysie de tes pieds et de tes mains. Je ne veux pas accepter, comme définitif, cet état d’impotence dont tu me parles dans ta lettre du 27 juillet, et qui devait disparaître tout naturellement par le progrès de la convalescence. — Je vois clairement à travers les demi-aveux que ce progrès est nul et que ton état, à tout prendre, a plutôt empiré qu’il ne s’est amélioré dans ces derniers temps. Je ne puis dire l’horrible inquiétude que tout cela me donne. Mais c’est une inquiétude morose, désespérée, et qui pèse sur moi comme un cauchemar. — Ce qui m’achève, c’est l’absurde incertitude où je vis ici relativement aux couches d’Anna. Tous les termes sont dépassés, et il n’y a plus un calcul raisonnable à faire, pour s’orienter. En attendant, Kitty et ma sœur s’en iront d’ici le 10 de ce mois, c’est-à-d jeudi prochain, et il faudra, Kitty partie, attendre l’arrivée de la vieille Mad Aksakoff*

, pour avoir une marraine pour cet enfant à naître. Tu vois d’ici cette interminable perspective de délais possibles et même probables. Je ne saurai te dire l’état d’exaspération où tout cela me met et que je suis obligé de dissimuler. Ces délais compromettent non seulement ma course à Ovstoug, mais ils vont me mettre dans l’obligation de m’adresser à je ne sais plus qui à Pétersb
, pour demander un congé en forme, chose que j’avais espéré de pouvoir éviter. Tout cela ne serait qu’un demi-mal, si j’avais l’esprit tranquille sur ton compte, et si je ne sentais comme un abîme tout prêt à s’ouvrir entre toi et moi. Ah, je pensais que des angoisses de cette nature me seraient épargnées, et que rien ne viendrait ébranler la certitude où j’étais… de m’en aller d’ici d’auprès de toi… En te disant ceci, je te livre le spectre qui m’obsède sans relâche — et que je retrouve à poste fixe chaque fois que je suis livré à moi-même.

Tu sais que je me suis donné la distraction d’aller à Troïtza assister au jubilé du Métropolitain de Moscou*

. C’était assurément une belle fête, d’un caractère tout particulier — très sollennelle et pas le moins du monde théâtrale, et vingt fois, en y assistant, j’ai pensé à Marie qui aurait vivement et excellemment apprécié ce que je voyais se passer sous mes yeux… Vous trouverez tous les détails de cette journée dans les journaux, avec le texte des adresses, discours, etc. Mais ce qui est difficile à saisir, à moins de l’avoir vu, c’est la physionomie qu’imprimait à tout cela l’individualité de l’homme qui était le héros de cette fête.

J’étais dans la salle de réception à deux pas du fauteuil, devant lequel il se tenait la plupart du temps debout, en recevant les adresses et félicitations qu’on lui offrait, — petit, frêle, réduit à la plus simple expression de son être physique, mais l’œil plein de vie et d’intelligence, et dominant par une force supérieure incontestable tout ce qui se passait autour de lui. — Quand il répondait, c’était la voix d’une ombre. Ses lèvres remuaient, mais la parole qui en sortait n’était plus qu’un souffle…

Devant toute cette apothéose il était parfait de simplicité et de naturel, et il avait l’air de n’accepter tous ces hommages que pour les transmettre à quelqu’un d’autre, à quelqu’un dont il n’était là que le mandataire accidentel. C’était très beau… C’était vraiment la fête de l’Esprit.

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Все книги серии Ф.И.Тютчев. Полное собрание сочинений и писем в шести томах

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Ян Райнис

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