Depuis quelque teins, il m’etoit déjà revenu qui la Police tue faisoit observer, plus que jamais; que n’etant point satisfaite, de la simple surveillance que l’on exerce sur tous les étrangers, elle en avoit mis une triple h mes trousses; et comme depuis trois mois, au moment où M-r l’Ambassadeur est revenu habiter son ancien hôtel; j’ai etc oblige de le quitter pour aller me loger, dans un hôtel garni: j’ai sçu que depuis peu, on avoit voulu me serrer de prés au point, de faire occuper, par un suppôt tic la Police, un appartement au dessus du mien: heureusement celui-ci eut la gaucherie de me donner l’eveil par son indiscrétion; en cherchant à gagner mes gens, auxquels ils avoit offert beaucoup d’argent, s’ils consentaient A lui donner jour par jour et par écrit où j’allois et ce que je faisois en restant chez moi: il alla jusqu’à leur confier enfin, qu’il n’ètnit venu se loger dans la maison, qu’uniquement dans le dessein de m’épier: des que nies gens, dont l’un Allemand et l’autie Russe, m’instruisirent de ces particularités; j’ai redoublé de prudence et n’ose plus garder chez moi ’un seul papier de conséquence; sentant lies bien, que n’habitant plus un asyle inviolable et qui soit sous légide du droit politique, je puis et doit m’attendre à tout: j’ai sçu aussi de science certaine, que vers le même teins, la nuée des mouchards qui rodent autour de l’Hotel de l’Ambassadeur pour surveiller toutes les avenues, avoit été pareillement augmentée. Je ne tardois pas à apprendre, ce qui en grande partie, nous avoit attire ce surcroit d’espionnage: la première fois que je revis depuis, les deux personnes dont je me suis ussmé, l’une du Ministère de la guerre, l’autre de celui de l’Administration de la guerre; elles me témoignèrent les plus grandes inquiétudes sur une Note que l’Empereur Napoléon avoit envoyée aux deux Depai tenions, il y a de cela une quinzaine de jours: cette Note contient ce qui suit „Lc Ministre de la Police ..générale m’informe que le petit livret (c’est le même (pie l’Ambassade ,envoyé en Cour tous les trois mois), sur l’Emplacement des Troupes de .lEinpirc est fourni aux Russes aussi-lot qu il |xuoit; qu on la vu ..même se trainer jusque dans leurs Camps et leurs bureaux: Malheur „à celui qui se rend coupable de ces indignes malversations: je saurai „bicn y mettre bon ordre, atteindre le criminel et lui faire Subir la peine „qui lui est due". Cet écrit jclta une si grande terreur, parmi les employés, que leur premier mouvement fut de vouloir cesser toutes leurs relations avec moi; je ne parvins qu’avec une peine infinie d’en tirer ce que j’ai l’honneur de Vous adresser ci-joint; sans pour cela vire tout à fait sur de leurs services pour l’avenir: afin de les tranquilliser, je leur dis a ce sujet, que les expressions de l’Enipcieur prouvoient bien que S M. ne savoit tien de positif; qu’il êtoit facile d’en conclure (pic ses soupçons planoient sur tous les employés sans être fixés sur aucun d’eux: que d’ailleurs connue il u’avoit ete fait mention dans la Note que du cahier d’Euiplacenient, cela ne pouvoit nullement les concerner, vu qu’ils ne me Cavoient pas livre depuis fort longtems; finalement je les asstirois quetj’avois moi même le plus grand intérêt il 11e point les compromettre, et qu’ils pouvoient comter en toute sêcurir et sur ma prudence et sur ma discrétion. Ils m’apprirent encore que ce petit livret, dont on avoit cieja considérablement dimunuc les exemplaires alloit cesser d’être imprimé; qu’on ne feroil plus cette besogne pour l’Empereur et les deux Ministres, qu‘a main commute et qu’on alloit faire choix parmi eux, de quatre commis les plus fidcles pour les charger de ce travail; ils ajoutèrent de plus, que l’accès de leurs bureaux était devenu d’une difficulté extrême et qu’on ne pouvoit plus y pénétrer qu’avec des cartas données par les Ministres ou les chefs de Division.
Les termes dont l’Empereur Napoléon s’est servi en parlant des Russes, dans une Note adressée à tout un Département; ont frappe ces