J’ai eu moins de bonne fortune pour les fonds de nos bâtiments; on m’a rayé environ 90 000 Rbl., et les bains sont du nombre quoiqu’ils ne se montent qu’à 6000. J’aurais été si aise d’apporter aux étudiants un cadeau de leur Monarque qu’ils admirent avec l’enthousiasme de la jeunesse. N’est-il pas de moyen de réparer une défaite à cet égard?
Permettez-moi, Sire, de Vous rappeler l’objet des requêtes. Ma mission étant bientôt terminé la chose devient pressante, d’autant plus que peut-être Vous me chargerez de modifications pour lesquelles il faudra du temps. Je n’ai pas cessé de prendre des informations à cet égard, et chaque jour je me persuade davantage de l’importance, de la nécessité de se frayer la route entre Vos sujets et Vous, entre l’opprimé et le Trône. Elle est semée de ronces et d’épines, et Vous Vous tuez à faire le bien sans y parvenir. Permettez-moi de Vous offrir mes idées là-dessus. Vous les rejetterez si Vous les trouvez impropres, mais Vous aurez satisfait à un besoin cher à Votre cœur, moi à un de ces devoirs que mon amour du bien et mon amour pour Vous me commande impérieusement.
Ne Vous fatiguez pas de mon importunité. Dans quelques jours je quitte Pétersbourg, je rentrerai pour longtemps dans la carrière modeste à laquelle la providence m’a voué. Cette dernière affaire sera peut-être pour moi le chant du cygne.
Le ciel veille sur Vos jours!
Parrot
48. G. F. Parrot à Alexandre IER
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Sire!
Je viens Vous demander ma permission que Vous voudrez peut-être au premier instant me refuser, mais que j’espère que Vous m’accorderez à la réflexion; c’est de faire publier par la Gazette de Hambourg1
ce que Vous faites en cet instant pour Dorpat et les écoles de son arrondissement. Ne me soupçonnez pas de gloriole, ni pour Vous, ni pour moi, mon but tient à la politique. Il est, je crois, intéressant pour le moment présent que le César de la France, le Philippe de l’Europe2, conçoive la plus haute idée des ressources de la Russie, et il n’y a peut-être pas de moyen plus sûr de lui donner cette idée qu’en faisant voir que malgré l’appareil de la guerre que Vous lui préparez Vous avez toujours des ressources nouvelles pour les sciences que lui laisse en France en proie au besoin. L’article serait daté de Dorpat, et j’y laisserais apercevoir un petit grain de vanité de notre part, que les gens de lettres de l’étranger trouveront tout naturel, pour mieux cacher le vrai but de l’annonce qui par là même sera atteint d’autant plus sûrement. Daignez m’accorder un mot de réponse.Je ne Vous rappelle pas les sujets de notre dernier entretien; ils sont trop chers à Votre cœur. Mais permettez-moi de Vous faire souvenir que quand les affaires de l’Université seront terminés je
partir. Ce mot, devoir partir, a beaucoup de sens pour moi. Un des sens auquel Vous ne pensez peut-être pas, a rapport à Vous. – Je m’accoutume trop aux délices de Vous voir.Le Ciel protège mon Alexandre!
Parrot
49. Alexandre IER
à G. F. Parrot[
Je me rends à Vos raisons et Vous laisse le maître de faire ce que Vous désirez, pourvu toutefois que les
soient mis de côté. J’espère sous peu Vous reparler de ce qui a été l’objet de notre dernier entretien; patience, j’ai tant de chose à faire, il faut que tout marche.Tous à Vous.
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50. G. F. Parrot à Alexandre IER
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Sire!
Je Vous avais annoncé qu’à la séance du 21 février1
les écoles paroissiales avaient été décrétées, à quelques articles près que je changerais avec plaisir, et je félicitais l’humanité et Vous de cet événement. Depuis, la face de la chose a changé et je ne sais, à la lettre, où j’en suis à cet égard. Permettez-moi, Sire, de Vous offrir l’historique des faits.