À cette séance du 21 février on était convenu de Vous présenter le Règlement que j’avais proposé lorsque j’aurais éloigné quelques articles qui paraissaient ne pas convenir également aux 4 gouvernements et d’autres qui paraissaient ne pas pouvoir être exécutés immédiatement, en égard aux localités de quelques paroisses. À la séance suivante2
je présentai de nouveau le règlement ainsi modifié (j’avais omis 6 articles). On me fit de nouveau la lecture; et à mon grand étonnement on me reprocha de n’avoir pas exécuté l’ordre qu’on m’avait donné. Je nommai le contenu de quelques articles que j’avais biffés. Alors le Ministre me dit que ce n’était pas ce que j’aurais dû faire; que j’avais dû présenter non un règlement détaillé, mais simplement un plan qui ne contient que les points généraux; que le règlement ne pourrait se faire que lorsqu’on aurait levé toutes les difficultés de détail par l’intervention des autres autoritésQuoique Vous m’eussiez permis, Sire, d’être présent aux séances qui concernent cette affaire, néanmoins cette fois je n’usai point de cette permission par égard pour le Ministre, puisque c’était son ouvrage, non le mien, qui devait passer la censure de l’assemblée. Mais pour ne rien négliger de mon devoir j’envoyai à cette séance ma lettre adressée au Directoire, dans laquelle je me lave du reproche qui m’avait été fait et donne un résumé des raisons importantes qui parlent en faveur d’un règlement détaillé, espérant que, présentées avec ordre et sans interromption, elles feraient plus d’effet que dans le moment de la discussion.
La séance de Mardi a eu lieu, jusqu’à présent j’en ignore le résultat et il paraît même qu’on est convenu de me le tenir absolument secret. Tout ce que je sais, c’est que le Ministre m’a renvoyé ma lettre avec une résolution dorsale signée: Directeur des affaires Jean Martinoff3
.Sire! Voilà les faits. J’ai cru Vous en devoir le narré pour qu’en tout cas Vous sachiez que depuis le 21 février la marche de cette affaire est changée. J’omets ce qui me regarde personnellement; je souffre déjà trop d’être forcé à Vous causer du chagrin pour la cause publique. Sire! Continuez à la soutenir. Je Vous en supplie, les yeux mouillés de larmes.
Parrot
51. G. F. Parrot à Alexandre IER
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Sire!
Le moment décisif pour les écoles paroissiales approche. Dans quelques heures Vous prononcerez sur cet objet si important. Pardonnez-moi l’inquiétude que j’éprouve; j’ignore encore tout ce qu’on Vous proposera. S’il est impossible que j’en sois informé avant la décision, Sire, daignez relire l’exposé que je Vous donnai au commencement de janvier, pour Vous en rappeler les détails qui naturellement pouvaient Vous échapper confondus dans la foule d’objets que Votre Empire Vous offre.
Permettez-moi au même temps de Vous rappeler l’objet des requêtes. Il est d’une bien grande importance; chaque jour m’en donne de nouvelles preuves.
Sire, je conçois, je sens qu’il doit Vous en coûter de m’écouter. Vos bontés pour moi choquent le vulgaire des Grands qui me connaissent assez mal pour me craindre. Lorsque ces deux objets seront terminés je rentrerai dans une cellule, heureux et content des souvenirs précieux que j’y emporterai, heureux surtout pour la médiocrité de ma situation que rien au monde ne me fera changer.
Vivez heureux, Sire! Faites tout le bien possible, et veuille la providence armer Votre cœur contre la douleur de ne pas pouvoir faire tout le bien que Vous voulez faire.
Continuez à aimer
Votre Parrot
52. G. F. Parrot à Alexandre IER
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Sire,
Il m’en coûte au-delà de tout ce que je puis Vous dire de Vous importuner de nouveau. Mais l’objet est pressant et douloureux pour moi quoique de moindre importance que les écoles paroissiales.