Читаем Les deux tours полностью

Devant eux, à l’est, ils apercevaient le Wold du Rohan, ces hautes plaines venteuses qu’ils avaient entrevues bien des jours auparavant, sur le Grand Fleuve. Au nord-ouest se dressait la sombre forêt de Fangorn : l’ombre de ses premières frondaisons était à dix lieues encore, et ses pentes plus éloignées se fondaient dans l’azur. Derrière luisait au loin, comme flottant sur un nuage gris, le crâne blanc du haut Methedras, dernière cime des Montagnes de Brume. Sortant de la forêt, l’Entévière, ici rapide et étroite, affluait jusqu’à eux entre de hautes berges. La piste des Orques se détournait des coteaux pour la rejoindre.

Suivant, de ses yeux perçants, la piste jusqu’à la rivière, puis la rivière jusqu’à la forêt, Aragorn entrevit une ombre dans les lointains verts, une tache sombre et floue, au mouvement rapide. Il se plaqua contre le sol et prêta de nouveau une oreille attentive. Mais Legolas se tint à côté de lui, abritant ses yeux clairs de sa longue main fine ; et l’Elfe vit, non une ombre, ni une tache, mais de petites silhouettes : c’étaient des cavaliers en nombre, et l’éclat du matin sur leurs fers de lance était comme le scintillement d’infimes étoiles, imperceptibles aux yeux des mortels. Loin derrière eux, une fumée noire s’élevait en de minces spirales.

Un silence planait sur les champs déserts, et Gimli pouvait entendre l’air se déplacer dans l’herbe.

« Des cavaliers ! s’écria Aragorn, sautant sur pied. Je vois de nombreux cavaliers sur de rapides coursiers, et ils viennent vers nous ! »

« Oui, dit Legolas, il y en a cent cinq en tout. Blonde est leur chevelure et brillantes leurs lances. Leur chef est très grand. »

Aragorn sourit. « Les yeux des Elfes sont certes pénétrants », dit-il.

« Non ! Les cavaliers ne sont pas à plus de cinq lieues », dit Legolas.

« À cinq ou à une seule, dit Gimli, impossible de leur échapper dans ce pays dénudé. Allons-nous les attendre ici ou poursuivre notre route ? »

« Nous allons attendre, dit Aragorn. Je suis las, et notre chasse a échoué. Du moins, d’autres nous ont devancés ; car ces cavaliers reviennent par la piste des Orques. Ils auront peut-être des nouvelles pour nous. »

« Ou bien des lances », dit Gimli.

« Il y a trois selles vides, mais je ne vois pas de hobbits », dit Legolas.

« Je n’ai pas dit qu’ils auraient de bonnes nouvelles, dit Aragorn. Mais bonnes ou funestes, nous les attendrons ici. »

Les trois compagnons quittèrent alors le sommet de la colline, où ils pouvaient faire de bonnes cibles devant le ciel pâle, et ils descendirent lentement son versant nord. Ils s’arrêtèrent un peu avant d’arriver en bas. S’enveloppant dans leurs capes, ils s’assirent dans l’herbe flétrie, serrés les uns contre les autres. Les minutes s’écoulèrent lentement, pesamment. Le vent était fin et pénétrant. Gimli était anxieux.

« Que savez-vous de ces cavaliers, Aragorn ? dit-il. Sommes-nous assis ici dans l’attente d’une mort subite ? »

« Je les ai côtoyés, répondit Aragorn. Ils sont fiers et opiniâtres, mais ils sont loyaux, généreux en pensée comme en actes ; hardis mais non cruels ; sages quoique sans instruction : ils n’écrivent pas de livres mais chantent de nombreux chants, à la manière des enfants des Hommes avant les Années Sombres. Mais j’ignore ce qui s’est produit chez les Rohirrim ces temps derniers, et dans quel état d’esprit ils peuvent se trouver, entre le traître Saruman et la menace de Sauron. Ils ont longtemps été amis des gens du Gondor, bien qu’ils ne leur soient pas apparentés. C’était il y a bien des années, en des temps oubliés, qu’Eorl le Jeune descendit du Nord à leur tête, et ils sont plutôt parents des Bardiens du Val et des Béorniens de la Forêt, parmi lesquels se voient encore de nombreux hommes grands et clairs, comme le sont les Cavaliers du Rohan. Nous savons au moins qu’ils n’aimeront pas les Orques. »

« Mais Gandalf évoquait une rumeur voulant qu’ils paient tribut au Mordor », dit Gimli.

« Je n’y crois pas plus que Boromir n’y croyait », répondit Aragorn.

« Vous serez bientôt fixés, dit Legolas. Déjà, ils approchent. »

Même Gimli finit par discerner le lointain roulement de sabots au galop. Les cavaliers, suivant la piste, s’étaient détournés de la rivière et se rapprochaient des coteaux. Ils filaient comme le vent.

Bientôt, les cris de voix claires et fortes leur parvinrent à travers les champs. Ils déferlèrent soudain sur eux avec un grondement de tonnerre, et le cavalier de tête vira brusquement, contournant le pied de la colline pour ensuite reprendre au sud en suivant la lisière occidentale des coteaux. Ils chevauchaient à sa suite : une longue colonne de guerriers en cottes de mailles, prestes et étincelants, redoutables et beaux.

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