Читаем Les deux tours полностью

Ils s’aperçurent que c’était plus loin qu’ils ne l’avaient cru. Le sol continuait de monter en pente raide, et il devenait de plus en plus rocailleux. La lumière grandit à mesure qu’ils avançaient, et bientôt, ils virent se dresser devant eux une paroi rocheuse : le flanc d’une colline, ou la fin abrupte de quelque longue racine projetée par les lointaines montagnes. Aucun arbre ne poussait sur sa face de pierre, et le soleil tombait en plein sur elle. Les ramilles des arbres à sa base, raides et immobiles, étaient comme des doigts tendus vers la chaleur. Là où toutes choses avaient paru si grises et défraîchies dans l’instant d’avant, le bois se parait à présent de riches nuances de brun, et d’un lisse gris-noir d’écorce semblable à du cuir lustré. Les fûts des arbres luisaient d’un vert tendre comme l’herbe nouvelle : le jeune printemps, ou la vision fugace de celui-ci les entourait.

Dans la paroi rocheuse elle-même se voyait comme un escalier – peut-être naturel, taillé par l’érosion et le délitement de la roche, car il était grossier et inégal. Très haut, presque au niveau de la cime des arbres, se trouvait une corniche sous un escarpement. Rien ne poussait là, hormis quelques herbes accrochées au bord, et un vieux chicot d’arbre à qui il ne restait que deux branches courbées : on eût dit la silhouette d’un vieillard rabougri, debout sur l’éminence, plissant les yeux à la lumière du matin.

« Allons-y ! dit Merry d’un ton enjoué. Vivement une bouffée d’air frais et un aperçu du pays ! »

Ils gravirent l’escalier de roche en s’aidant des pieds et des mains. S’il avait été taillé par quelqu’un, c’était pour de plus gros pieds et de plus longues jambes que les leurs. Ils étaient trop pressés pour s’étonner de l’extraordinaire rapidité avec laquelle s’étaient guéries les coupures et les plaies subies au cours de leur captivité, et de leur formidable regain de vitalité. Ils finirent par atteindre le rebord de la corniche, presque au pied du vieux chicot ; d’un bond, ils y montèrent, et, tournant le dos à la colline, ils étendirent leur regard sur l’est en prenant de grandes respirations. Ils virent qu’ils n’avaient pénétré que de trois ou quatre milles à l’intérieur de la forêt : les têtes des arbres descendaient vers la plaine en une marche ordonnée. Là, près de la lisière des bois, de hauts panaches de fumée noire s’élevaient en spirale et dérivaient lentement vers eux.

« Le vent tourne, dit Merry. Il est revenu à l’est. Il fait frais, à cette hauteur. »

« Oui, dit Pippin ; j’ai bien peur que ce ne soit qu’une éclaircie avant le retour de la grisaille. Quel dommage ! Cette vieille forêt hirsute paraissait si différente à la lumière du soleil. J’avais presque l’impression d’aimer l’endroit. »

« Presque l’impression d’aimer la Forêt ! C’est bien ! C’est incroyablement gentil à vous, dit une voix étrange. Tournez-vous et laissez-moi voir un peu votre figure. J’ai presque l’impression de ne pas vous aimer, ni l’un ni l’autre, mais ne soyons point trop hâtifs. Tournez-vous ! » Une grande main aux doigts noueux se posa sur leurs épaules et les retourna, doucement mais irrésistiblement ; puis deux longs bras les soulevèrent.

Ils se trouvèrent nez à nez avec un visage des plus extraordinaires. Il appartenait à une grande forme rappelant un Homme, voire un Troll, d’au moins quatorze pieds de haut, très robuste, surmontée d’une tête allongée sans véritable cou. Elle était vêtue d’une étoffe vert et gris pareille à de l’écorce, laquelle pouvait tout aussi bien être sa peau : c’était difficile à dire. Les bras se trouvaient en tout cas très proches du tronc, et ils n’étaient pas plissés, mais recouverts d’un cuir brun et lisse. Les pieds, très grands, étaient chacun dotés de sept orteils. La partie inférieure du visage était couverte d’une longue barbe grise, touffue, presque ligneuse à la racine, quoique fine et moussue aux extrémités. Mais, pour lors, les hobbits ne voyaient pas grand-chose d’autre que les yeux. Ces yeux profonds les examinaient à présent, lents et graves, mais très pénétrants. Ils étaient marron, teintés d’une lueur verte. Pippin devait souvent essayer par la suite de décrire la première impression qu’il avait ressentie en les voyant.

« C’était comme s’il y avait au fond un puits énorme, rempli d’une mémoire séculaire, d’une lente et longue pensée soutenue ; mais le présent étincelait à la surface : comme un chatoiement de soleil sur les feuilles extérieures d’un grand arbre, ou sur les rides d’un lac très profond. Je ne sais pas, mais c’était comme si un être qui aurait grandi dans le sol – endormi, si on veut, ou qui n’aurait fait que se sentir, du bout des racines jusqu’à la pointe des feuilles, entre terre et ciel – venait soudain de s’éveiller, et vous considérait avec toute la lenteur et l’attention qu’il avait appliquées à ses propres affaires intérieures pendant d’innombrables années. »

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Ольга Шах

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