Читаем Переписка 1826-1837 полностью

Vous savez ce qui nous arrive; à Pétersbourg le peuple s'est imaginé qu'on l'empoisonnait. Les gazettes s'épuisent en semonces et en protestations, malheureusement le peuple ne sait pas lire, et les scènes de sang sont prêtes à se renouveler. Nous sommes cernés à Sarsko-Sélo et à Pavlovsky et nous n'avons aucune communication avec Pétersbourg. Voilà pourquoi je n'ai vu ni Bloudof, ni Bellizard. Votre manuscrit est toujours chez moi; voulez-vous que je vous le renvoye? mais qu'en ferez-vous à Necropolis? laissez-le moi encore quelque temps. Je viens de le relire. Il me semble que le commencement est trop lié à des conversations antécédentes, à des idées antérieurement développées, bien claires et bien positives pour vous, mais dont le lecteur n'est pas au fait. Les premières pages sont donc obscures et je crois que vous feriez bien d'y substituer une simple note, ou bien d'en faire un extrait. J'étais prêt à vous faire remarquer aussi le manque d'ordre et de méthode de tout le morceau, mais j'ai fait réflexion que c'est une lettre, et que le genre excuse et autorise cette négligence et ce laisser-aller. [582] Tout ce que vous dites de Moïse, de Rome, d'Aristote, de l'idée du vrai Dieu, de l'Art antique, du protestantisme est admirable de force, de vérité [et] ou d'éloquence. Tout ce qui est portrait et tableau est large, éclatant, grandiose. Votre manière de concevoir l'histoire m'étant tout à fait nouvelle, je ne puis toujours être de, votre avis; par exemple je ne conçois pas votre aversion pour Marc-Aurèle, ni votre prédilection pour David (dont j'admire les psaumes, si toutefois ils sont de lui). Je ne vois pas pourquoi la peinture forte et naïve du Polythéisme vous indignerait dans Homère. Outre son mérite poétique, c'est encore, d'après votre propre aveu, un grand monument historique. Ce que l'Illiade offre de sanguinaire, ne se retrouve-t-il pas dans la Bible? Vous voyez l'unité Chrétienne dans le Catholicisme, c.['est] à d.[ire] dans le Pape. — N'est-elle pas dans l'idée du Christ, qui se retrouve aussi dans le protestantisme. L'idée première fut monarchique; elle devint républicaine. Je m'exprime mal, mais vous me comprendrez. Écrivez-moi, mon ami, dussiez-vous me gronder. Il vaut mieux, dit l'Ecclésiaste, entendre la correction de l'homme sage que les chansons de l'insensé.

6 juillet S. S.[583]

Адрес: Его высокоблагородию м. г. Петру Яковлевичу Чадаеву В Москве. На Дмитриевке в доме Решетникова.

627. П. Я. Чаадаев — Пушкину. 7 июля 1831 г. Москва.

Mon cher ami, je Vous ai écrit pour vous redemander mon manuscrit; j'attends réponse. Je vous avoue que j'ai hâte de le ravoir; renvoyez-le moi, je vous prie, au premier jour. J'ai lieu de croire que je puis incessament en tirer parti et lui faire voir le jour avec le reste de mes écritures.

N'auriez-Vous pas reçu ma lettre? Vu la grande calamité qui nous afflige, cela ne serait pas impossible. On me dit que Sarskoe-sélo est intact. Je n'ai pas besoin de vous dire combien j'ai été heureux de l'apprendre. Pardonnez-moi, mon ami, de vous occuper de moi, au moment où l'ange de la mort plane si effroyablement sur la contrée que vous habitez. Je ne l'aurais pas fait si vous habitiez Pétersbourg même; mais c'est l'assurance de la sécurité dont vous jouissez encore où vous êtes, qui m'a donné le cœur de vous écrire.

Combien il me serait doux, mon ami, si à l'occasion de cette lettre vous me donniez [bien] de bien amples nouvelles de vous, et si vous continuiez de m'en donner [[нрзб.]] tant que l'épidémie durerait chez vous. Puis-je y compter? Bonjour. Je fais des vœux infinis pour votre salut, et vous embrasse bien tendrement. Ecrivez-moi. je vous prie. Votre fidèle Chadayeff.

7 juillet 1831.[584]

628. П. А. Плетневу. Около (не позднее) 11 июля 1831 г. Царское Село.

Двор приехал, и Царское-село закипело и превратилось в столицу. Грустно мне было услышать от Ж.[уковского],что тебя сюда не будет. Но так и быть: сиди себе на даче и будь здоров. Россети черноокая хотела тебе писать, беспокоясь о тебе, но Ж.[уковский] отсоветовал, говоря: Он жив, чего же Вам больше? Однако она поручила-было мне переслать к тебе [585] 500 р. какой-то запоздалой пенсии. Если у тебя есть мои деньги, то заплати из них — и дай мне знать сюда, а эти 500 р. я возьму с нее.

На днях отправил я тебе через Эслинга повести покойного Белкина, моего приятеля. Получил ли ты их? Предисловие доставлю после. Отдай их в цензуру земскую, не удельную, — да и снюхаемся с Смирдиным; я такого мнения, что эти повести могут доставить нам 10,000 — и вот каким образом

2,00[0] экз.[емпляров] по 6 р. = 12,000

— 1,00[0] за печать

— 1,00[0] [за] процентов

итого 10,000.

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