Je Vous remercie bien de fois pour Vos nouvelles. Votre seconde carte venue, j’ai pris aussitôt toutes les mesures nécessaires. 1. Un colis Vous sera procuré par la Croix Rouge. 2. Puis Vous allez recevoir de Baies par une banque 100 Francs suisses en argent français. Pas comme dette, mais comme don d’amoure de la part de mes amis que Vous apprécient tant et tant par lecture. 3. Ces chers amis, de nom Mr. et Madame Conrad Bareiss (américains, bien riches), ont donné une instruction a leur viex et fidele ami a Paris, attaché d’ambassade U. S. A., de se présenter devans Vous et de Vous fournir tout ce que Vous sera nécessaire (a compte de mes amis!). Ça ne doit pas Vous inquiéter. Mes amis ont un coeur vif, bon et large. Ils sont heureux de pouvoir faire quelque chose pour un grand écrivain russe et surtout pour Vous personnellement. Envoyez leurs un mot cordial en français et ne pensez qu’a Vos oeuvres. — Nous rendons grace au bon Dieu, qu’il Vous a conservé la vie et la santé. Nous sommes heureux de savoir Vos nouveaux oeuvres accomplite et nous les goûtons en avance. — Madame Candreia, qui est denevu veuve et qui n’habite plus Chur, s’est melée d’une compagnie de très mauvais genre et d’une médisance maligne; elle ne m’est pas accessible et je vais chercher un chemin de tour. Aussi je souhaite de trouver une autre combinaison de traduction et d’éditeur. Je suis heureux que Vous n’êtes pas allé a Canossa. Ne Vous laissez pas tanter d’une Canossa inverse. Le diable a toujours deux tantations extrêmes a proposer aux hommes. Il faut s’en garder. — Nous sommes assez bien, tous les deux, laissant de coté mes neuralgiques de tête qui sont souvent peu supportables, surtout quand le vent se lève du sud, provenant des hautes montagnes (Föhn). Nous vivons assez bien et n’avons pas de gêne. J’ai publié trois livres, le quatrième va etre expedié a l’imprimerie. Hélas — pas en russe. — Dès que Vous serez assez bienportant consevez le plan de voyage. On Vous aidera d’ici. Mais il faut que Vous présentiez Vous même la requete a Paris (pour affaires d’éditions). Nous avons eu des nouvelles de Madame Olga le 14 Fevrier: la vie était bien defficile, mais tout le mond, allait bien. — En Vous souhaitant mille bonnes choses je Vous embrasse cordialement. Si Vous avez besoin de quelque chose — dites simplement et franchement a l’ami de mes amis qui Vous annoncera sa visite.
Tout a Vous
Professeur Iwan Iljin [442]
Suisse. Zollikon. Zolliker str. 33.
1945. III. 18.
361
И. A. Ильин — И. С. Шмелеву <19.III.1945>
<Открытка>
19. III. 1945.
Дорогой друг, Иван Сергеевич!
Спасибо Вам за вести. Немедленно по получении Вашей второй открытки я принял все меры. 1. Вам обеспечена посылка через Красный Крест. 2. Из Базеля Вы получите (через банк) от моих друзей и Ваших читателей и почитателей сто шв<ейцарских> фр<анков> во фр<анцузской> валюте. Это не из Ваших сумм и не долг, а дар любви. 3. Кроме того эти же друзья мои, американцы, по фамилии Mr. et M-me Conrad Bareiss (Zürich Aurora Strasse, 60) дали инструкцию своему старому и верному другу в Париже, члену америк<анского> посольства, посетить Вас и снабжать Вас всем необходимым за
Ваш И. А. Ильин.
<Приписка:>
Ecrit
<Адрес И. А. Ильина:>
Professeur I. Iljin.
Suisse. Zolliker str. 33.
<Адрес И. С. Шмелева:>
Mr. Iwane Chmeleff
91, rue Boileau.
Paris. 16
France
362
И. С. Шмелев — И. A. Ильину <4.IV.1945>
4. 4. 45 г.
91, rue Boileau, Paris, 16-e