Я провел, против обыкновения, почти все эти праздники вне дома. Был на балу у Кутузова[527]
. Я слушал музыку несколько раз и сегодня предполагаю пойти в оперу — дают «Прециозу» Вебера[528]. Виельгорский[529] много говорил со мною о вас с maman. Он сказал мне, что видел вас накануне своего отъезда[530]. Все писали мне по этому случаю, исключая вас, и это нехорошо с вашей стороны, потому что времени у вас достаточно. Что до меня, то я хватаюсь за всякую возможность, за всякий миг досуга, чтобы написать вам. Доказательство этому — я царапаю это письмо в канцелярии[531]. Как только у меня будет время дать два или три сеанса художнику, я закажу свой портрет, чтобы послать его вам. Скарятин[532] берется сделать очень точный рисунок с моей комнаты. Хотел я послать вам с Пушкиным[533] виды Петербурга, но он не может их привезти. Мы подождем другого случая. Вы спрашивали меня,Прощайте.]
39. С. В. ВЕНЕВИТИНОВОЙ
[535]Je vous ai promis une lettre aujourd'hui et vous voyez que je tiens strictement ma parole. J'ai recu le psaume de Marcello et je vous charge d'en remercier tant la Princesse que mon cher Alexandre. Si j'avais deja pu me procurer les notions necessaires sur l'institution des ecoles je lui aurais ecrit depuis longtemps; mais j'aurai ces details ces jours-ci. Vers la fin de cette semaine L. Pouchkin part pour la Georgie et passe par Moscou. C'est lui que je chargerai de vous apporter les vues que je vous ai promises. Pour le portrait je n'ai pas encore eu le temps de le faire faire. D'ailleurs il vous serait inutile, car vous ne me reconnaitriez pourtant pas. Le climat de Petersbourg m'a boucle les cheveux et noirci les yeux et de plus je porte des favoris, des moustaches et une barbe a l'Espagnole. Tout cela me donne un air rebarbatif, que vous ne pouvez me supposer. Je ne sais pas ce que je dois changer aux deux vers que vous me citez; s'ils vous deplaisent je vous donne le droit de les changer a volonte. Quant a moi, je les regardais comme etant au nombre des meilleurs qu'il y ait dans la piece, ou leur grande simplicite, qui fait le ton de toute cette poesie. Quand vous ecrirez a Alexis, parlez-lui de moi je ne lui ecris pas a cause des grandes distances qui nous separent. Ma lettre partirait quand il serait deja peut-etre sur le retour. Je veux m'occuper d'italien et d'anglais. Comme vous devez avoir du temps de reste, je vous conseillerais de vous occuper aussi de cette derniere langue. N'oubliez pas l'allemand, tachez de lire et pour ce que vous ne comprenez pas adressez-vous a Goerke ou a Rojalin; il n'y aurait pas de mal aussi de faire des traductions et des petites compositions que vous pourriez m'envoyer de temps en temps. Vous me feriez par la un veritable plaisir. Lisez et ecrivez aussi en russe. Il serait honteux que vous, qui aimez sincerement la poesie, qui lisez avec plaisir surtout les poetes russes, vous ne sachiez pas la langue comme il faut. En general je voudrais vous savoir occupee. Tout doit vous y porter et l'espece d'isolement ou vous devez vous trouver le matin et les personnes que vous voyez avec le plus de plaisir. Je voudrais que ce temps que nous sommes obliges de passer loin l'un de l'autre ajoute du moins a la culture de votre esprit, et alors je ne le regretterais pas quelles que soient les privations auxquelles me condamne notre separation. Vous me pardonnez ces petits conseils, ils ne peuvent rien gater a la lettre d'un frere, qui est votre meilleur ami.
Baisez tendrement les mains de ma part a maman et presentez mes respects a la P. Zeneide, aux Troubezkoy si vous les voyez et aux dames Ocouloff.
Bien des choses a Genischta. Parlez-moi de votre clavecin.