Читаем Том 4. Письма 1820-1849 полностью

Ma soeur et son mari demeurent dans le voisinage*

et je dois convenir que j’ai 'et'e agr'eablement surpris du confort et de l’'el'egance de leur int'erieur. Ils font d’ailleurs tr`es bonne ch`ere, et toute la famille y d^ine deux ou trois fois par semaine. Mais m^eme la cuisine paternelle s’est quelque peu am'elior'ee, je t’ai d'ej`a dit que le beau-fr`ere s’est compl`etement r'ehabilit'e dans mon esprit. Il s’est montr'e tr`es util et tr`es secourable dans la grande affaire que nous venons de terminer, et la mani`ere dont il s’y est employ'e suffirait seule pour conjurer tous les soupcons que j’avais concu contre lui. C’est d’ailleurs un homme d’esprit et d’une vitalit'e in'epuisable. Quant `a ma soeur, qui se recommande tout naturellement `a ton int'er^et par la ressemblance qu’on dit tr`es grande entr’elle et moi, est en ce moment dans la lune de miel de sa maternit'e. Son enfant l’absorbe enti`erement et promet de devenir un gros garcon, pas joli, mais tr`es robuste. Ma m`ere est toujours, comme tu l’as pressenti, roul'ee en boule sur son canap'e. Je lui ai lu la phrase qui la concerne dans ta lettre, et elle y a 'et'e fort sensible. Elle me questionne beaucoup sur ton sujet et sympathise avec toi ses paroles. Sa chim`ere, c’est de te voir un jour en chair et en os, arrivant chez eux `a la campagne avec Mlle Marie et Dmitri ou plut^ot arrivant chez toi, car te voil`a devenue, sans t’en douter, propri'etaire terrienne en Russie, ma^itresse absolue de quelques trois `a quatre cents paysans. Ma pauvre m`ere me fait vraiment de la peine. Il est impossible d’aimer ses enfants avec plus d’humilit'e qu’elle ne fait. C’est `a peine si elle se permet d’exprimer le voeu de voir mon s'ejour se prolonger parmi eux, et elle fait semblant de croire, plut^ot qu’elle ne croit en effet aux esp'erances que je lui donne d’une nouvelle entrevue pour l’ann'ee prochaine. Quant `a mon p`ere, il a mis tant de bonne gr^ace dans la cession qu’il vient de nous faire qu’il a enti`erement justifi'e l’opinion que j’avais toujours qu’il n’y avait dans sa conduite `a notre 'egard qu’un malentendu r'esultant de notre longue absence et de nos paresses respectives. Je le trouve moins vieilli, moins affaiss'e qu’il ne m’a paru au premier moment. Ses go^uts et ses allures sont toujours les m^emes et offrent toujours la m^eme prise au sarcasme de mon fr`ere. C’est lui, pauvre garcon, que je plains de toute mon ^ame, car le voil`a
oblig'e
de se r'ejouir et de se montrer reconnaissant d’un arrangement qu’il accepte, au fond du coeur, comme un arr^et d’exil. Ta sagacit'e ordinaire ne t’a pas tromp'e quand tu me soutenais que le s'ejour en Russie lui 'etait plus contraire encore qu’`a moi. Il en est ainsi en effet. Lui, si peu difficile `a l’'etranger sur le chapitre de l’'el'egance et du confort, se montre ici d’une exigence implacable, il d'eploie une verve de d'epr'eciation qui serait remarquable m^eme dans le feuilleton litt'eraire. En revanche il est tout tendresse et tout affection pour les marques de souvenir qui lui viennent de toi, et tel est le besoin qu’il 'eprouve de se rattacher `a la vie qu’il a men'e aupr`es de nous, qu’en me parlant des travaux qu’il va entreprendre `a la campagne, il ne manque jamais d’y m^eler l’id'ee de l’avenir de Dmitri
et se complait dans la supposition de la belle fortune que lui et moi nous lui laisserons un jour. Il s’est fait lui lire hier ta lettre toute enti`ere, et tu ferais une chose aimable, en lui en 'ecrivant une, comme tu sais les 'ecrire, quand tu es en verve de gracieuset'e. Tu ferais bien d’y ajouter aussi quelques mots pour maman et pour ma soeur. Mais c’est probable que ce chef-d’oeuvre ne me trouvera plus `a Moscou.

En dehors de la famille il y a des tantes, des cousines, etc. etc., qui au premier moment avaient surgi comme des fant^omes, mais qui petit `a petit ont r'ev'el'e les formes et les couleurs de la r'ealit'e. J’ai retrouv'e aussi parmi mes camarades d’universit'e quelques hommes qui se sont fait un nom dans la litt'erature et sont devenus des hommes r'eellement distingu'es*

. Le soir nous allons souvent au th'e^atre. Il y a ici une troupe francaise passable et une troupe russe, tellement bonne que j’en ai 'et'e confondu de surprise. Paris except'e, il n’y a certainement pas une troupe `a l’'etranger qui puisse rivaliser avec celle-ci. Cela tient 'evidemment `a la race, car j’ai retrouv'e la m^eme sup'eriorit'e de jeu dans les acteurs du th'e^atre polonais `a Varsovie.

Ce 27. Jeudi.

Перейти на страницу:

Похожие книги

100 шедевров русской лирики
100 шедевров русской лирики

«100 шедевров русской лирики» – это уникальный сборник, в котором представлены сто лучших стихотворений замечательных русских поэтов, объединенных вечной темой любви.Тут находятся знаменитые, а также талантливые, но малоизвестные образцы творчества Цветаевой, Блока, Гумилева, Брюсова, Волошина, Мережковского, Есенина, Некрасова, Лермонтова, Тютчева, Надсона, Пушкина и других выдающихся мастеров слова.Книга поможет читателю признаться в своих чувствах, воскресить в памяти былые светлые минуты, лицезреть многогранность переживаний человеческого сердца, понять разницу между женским и мужским восприятием любви, подарит вдохновение для написания собственных лирических творений.Сборник предназначен для влюбленных и романтиков всех возрастов.

Александр Александрович Блок , Александр Сергеевич Пушкин , Василий Андреевич Жуковский , Константин Константинович Случевский , Семен Яковлевич Надсон

Поэзия / Лирика / Стихи и поэзия
Монады
Монады

«Монады» – один из пяти томов «неполного собрания сочинений» Дмитрия Александровича Пригова (1940–2007), ярчайшего представителя поэтического андеграунда 1970–1980-x и художественного лидера актуального искусства в 1990–2000-е, основоположника концептуализма в литературе, лауреата множества международных литературных премий. Не только поэт, романист, драматург, но и художник, акционист, теоретик искусства – Пригов не зря предпочитал ироническое самоопределение «деятель культуры». Охватывая творчество Пригова с середины 1970-х до его посмертно опубликованного романа «Катя китайская», том включает как уже классические тексты, так и новые публикации из оставшегося после смерти Пригова громадного архива.Некоторые произведения воспроизводятся с сохранением авторской орфографии и пунктуации.

Дмитрий Александрович Пригов

Поэзия / Стихи и поэзия
Борис Слуцкий: воспоминания современников
Борис Слуцкий: воспоминания современников

Книга о выдающемся поэте Борисе Абрамовиче Слуцком включает воспоминания людей, близко знавших Слуцкого и высоко ценивших его творчество. Среди авторов воспоминаний известные писатели и поэты, соученики по школе и сокурсники по двум институтам, в которых одновременно учился Слуцкий перед войной.О Борисе Слуцком пишут люди различные по своим литературным пристрастиям. Их воспоминания рисуют читателю портрет Слуцкого солдата, художника, доброго и отзывчивого человека, ранимого и отважного, смелого не только в бою, но и в отстаивании права говорить правду, не всегда лицеприятную — но всегда правду.Для широкого круга читателей.Второе издание

Алексей Симонов , Владимир Огнев , Дмитрий Сухарев , Олег Хлебников , Татьяна Бек

Биографии и Мемуары / Литературоведение / Поэзия / Языкознание / Стихи и поэзия / Образование и наука