Боже, какую скуку я наверно нагнал на тебя, дитя мое, своим многословием и с каким страхом ты теперь должна ожидать моего появления. Впрочем, ты прекрасно знаешь, что живая речь всегда бывает менее монологической, чем письменная
, — и получишь тому подтверждение. А до тех пор — да хранит тебя Господь.Сердечно твой.
Тютчевой Эрн. Ф., 24 июля 1867*
133. Эрн. Ф. ТЮТЧЕВОЙ 24 июля 1867 г. Москва
Moscou. Lundi. 24 juillet 1867
Nous sommes toujours encore dans l’attente de l’'ev'enement qui m’avait paru imminent le jour de mon arriv'ee — mais qui, dans tous les cas, tarde beaucoup*
. Je vais voir les Aksakoff tous les jours — et par une belle journ'ee j’aime assez ce but de promenade o`u l’on trouve, en y arrivant, un vaste jardin, des chambres spacieuses et claires, les d'ep^eches t'el'egraphiques du jour, et la certitude d’une conversation intelligente… C’est assur'ement ce qui manque le moins `a Moscou, dans le milieu o`u je vis. J’ai revu Katkoff avec tout son monde — j’ai pass'e, l’autre jour, deux heures chez Samarine, `a me faire lire par lui un morceau tr`es remarquable, destin'e `a figurer, `a titre d’introduction, en t^ete du second volume des oeuvres de Хомяков, imprim'e `a Prague, — et… j’ai d^in'e une fois chez les Odoeffsky, avec la Pesse Dolgorouky, ci-devant Bode, qui, ainsi que la Pr Odoeffsky, avait 'et'e prendre cong'e de l’Empereur, et sont rentr'ees, l’une et l’autre, tr`es p'eniblement impressionn'ees de sa mauvaise mine… Hier, dimanche, `a l’issue de la messe, nous sommes all'es, ainsi qu’il en avait 'et'e convenu, prendre le th'e chez Mr Jean… J’ai rencontr'e l`a son fid`ele ami le G<'en'er>al Кулебякин qui a positivement d'eclin'e les remerciements que je voulais lui faire au sujet de Mr Jean, et m’a d'eclar'e que dans leur association tous les b'en'efices 'etaient pour lui. — Je ne demande pas mieux. Il est 'evident que, politesse `a part, l’excellent G<'en'er>al prend son jeune ami tout `a fait au s'erieux, et ceci, comme tu penses bien, ne contribue pas m'ediocrement `a cimenter leur amiti'e. — Le soir me ram`ene habituellement au Club o`u mon fr`ere, depuis des six heures, m’attend, comme une ^ame en peine, avec une anxi'et'e p'eriodique dont les premiers t'emoignages me sont d`es l’antichambre communiqu'es par les domestiques du Club. — Hier, cependant, je lui ai fait faux bond, parce que, la soir'ee 'etant particuli`erement douce et agr'eable, je me suis attard'e dans la soci'et'e de Щебальский `a la promenade de Sokolniki o`u nous sommes all'es entendre la musique de l’orchestre du Pe Gallitzine*, personnage tr`es honor'e et tr`es populaire `a Moscou — figure magnifique et bon diable.Le 5 du mois prochain on c'el'ebrera, au couvent de Tro"itza, le jubil'e du M'etropolitain de Moscou, et je compte m’y transporter, d`es la veille, en compagnie de Сушков et de mon ancien ami Бодянский
que je n’ai plus vu depuis des si`ecles. Le jubil'e en question en vaut bien d’autres, et je suis tr`es curieux d’y assister. — Je me garderai bien de l’illustrer de ma po'esie, comme on me l’avait demand'e. — A propos de vers, voici un quatrain qui a 'et'e derni`erement envoy'e `a lady Buchanan* `a l’occasion de la r'eception, faite au Sultan `a Londres: