– Je ne souhaite pas critiquer la façon dont cette école a été dirigée, dit-elle, un sourire peu convaincant étirant sa large bouche, mais vous vous êtes trouvés exposés dans cette classe à des sorciers irresponsables, totalement irresponsables même, sans parler (elle eut un petit rire féroce) de certains hybrides particulièrement dangereux.
– Si vous voulez parler du professeur Lupin, répliqua Dean avec colère, c’est le meilleur qu’on ait jamais…
– Votre
– Pas du tout, protesta Hermione, nous avons simplement…
–
Hermione leva la main et le professeur Ombrage regarda ailleurs.
– Si j’ai bien compris, mon prédécesseur ne s’est pas contenté de pratiquer des sortilèges illégaux devant vous, il les a pratiqués
– En fait, c’était un fou, non ? N’empêche qu’on a quand même appris plein de choses, répliqua Dean avec ardeur.
–
– Parvati Patil. Il n’y a pas une partie pratique dans l’épreuve de défense contre les forces du Mal quand on passe les B.U.S.E. ? Est-ce qu’on ne doit pas montrer qu’on sait véritablement lancer des antisorts ou des choses comme ça ?
– Si vous étudiez suffisamment bien la théorie, il n’y a aucune raison pour que vous ne puissiez pas exécuter l’un de ces sorts sous le contrôle attentif des responsables de l’examen, répondit le professeur Ombrage d’un ton dédaigneux.
– Sans jamais les avoir pratiqués avant ? insista Parvati, incrédule. Vous voulez dire que la première fois qu’on jettera ce genre de sort, ce sera le jour de l’examen ?
– Je répète, si vous avez étudié la théorie suffisamment bien…
– Et à quoi nous servira la théorie dans le monde réel ? intervint Harry en tendant à nouveau le poing en l’air.
Le professeur Ombrage leva les yeux.
– Ici, nous sommes dans une école, Mr Potter, pas dans le monde réel, répondit-elle avec douceur.
– Alors, nous n’allons pas nous préparer à ce qui nous attend dehors ?
– Rien ne vous attend dehors, Mr Potter.
– Ah, vraiment ? répliqua Harry.
Sa mauvaise humeur qui avait bouillonné en lui tout au long de la journée atteignait à présent son point d’ébullition.
– À votre avis, qui aurait l’idée d’attaquer des enfants comme vous ? interrogea le professeur Ombrage d’une horrible voix mielleuse.
– Mmm, voyons…, répondit Harry en faisant semblant de réfléchir. Peut-être… disons…
Ron eut un haut-le-corps. Lavande Brown laissa échapper un petit cri. Neville glissa de son tabouret. Le professeur Ombrage, en revanche, ne manifesta aucune réaction. Elle fixa Harry avec une expression à la fois satisfaite et sinistre.
– Dix points de moins pour Gryffondor, Mr Potter.
Les élèves restèrent silencieux et immobiles. Chacun regardait soit Ombrage soit Harry.
– Et maintenant, je vais éclaircir certaines petites choses.
Le professeur Ombrage se leva et se pencha vers eux, ses mains aux doigts boudinés étalées sur le bureau.
– On vous a raconté qu’un certain Mage noir était revenu d’entre les morts…
– Il n’était pas mort, s’emporta Harry, et c’est vrai, il est revenu !
– Mr-Potter-vous-avez-déjà-fait-perdre-dix-points-à-votre-maison-n’aggravez-pas-votre-propre-cas, dit le professeur Ombrage d’un seul souffle et sans le regarder. Comme je vous le disais, on vous a raconté qu’un certain Mage noir est à nouveau en liberté.
– Ce n’est PAS un mensonge ! s’exclama Harry. Je l’ai vu, je me suis battu contre lui !
– Vous aurez une retenue, Mr Potter ! répliqua le professeur Ombrage d’un air triomphal. Demain soir. Cinq heures. Dans mon bureau. Je le répète,
Le professeur Ombrage s’assit derrière son bureau. Harry, en revanche, se leva. Tout le monde se tourna vers lui. Seamus paraissait à la fois effrayé et fasciné.