– Je pense que nous devrions aussi nous donner un nom, dit-elle d’une voix claironnante, la main toujours en l’air. Ce serait une façon de créer une unité et un esprit d’équipe, vous ne croyez pas ?
– On n’a qu’à s’appeler la Ligue des champions anti-Ombrage, proposa Angelina, avec optimisme.
– Ou alors le Front de libération contre les crétins du ministère, suggéra Fred.
– Moi, je pensais plutôt à un nom qui ne dévoilerait pas tout de suite ce que nous faisons, reprit Hermione en regardant Fred les sourcils froncés. Comme ça, on pourrait en parler sans risque en dehors des réunions.
– L’Association de défense ? risqua Cho. En abrégé, ça donnerait A.D., personne ne saurait de quoi il s’agit.
– Oui, c’est pas mal l’A.D., approuva Ginny. Mais ce serait mieux si ça voulait dire l’armée de Dumbledore, puisque c’est la pire crainte du ministère, non ?
Il y eut un mélange d’éclats de rire et de murmures approbateurs.
– Tout le monde est d’accord pour l’A.D. ? demanda Hermione d’un ton autoritaire.
Elle s’agenouilla sur son coussin pour compter les voix.
– Ça fait une majorité, la motion est adoptée !
Elle épingla au mur le parchemin qui portait toutes leurs signatures et écrivit en grosses lettres sur toute la largeur :
ARMÉE DE DUMBLEDORE
– Bien, dit Harry lorsqu’elle se fut rassise. On passe à la pratique, maintenant ? Je pense que la première chose que nous devrions faire, c’est
– Oh, non,
– Moi, je m’en suis servi contre lui, dit Harry d’une voix posée. Ça m’a sauvé la vie en juin.
Smith ouvrit la bouche d’un air niais. Les autres restèrent totalement silencieux.
– Mais si tu penses que ce n’est pas digne de toi, tu peux t’en aller, dit Harry.
Smith ne bougea pas. Ni personne d’autre.
– O.K., reprit Harry, la bouche un peu plus sèche que d’habitude en voyant tous ces regards tournés vers lui. Nous allons former des équipes de deux et nous mettre au travail.
Donner ainsi des instructions lui procurait un étrange sentiment mais il était encore plus étrange de voir les autres les suivre. Tout le monde se leva aussitôt et se répartit par équipes de deux. Comme c’était à prévoir, Neville se retrouva sans partenaire.
– Tu n’as qu’à te mettre avec moi, lui dit Harry. Bon, à trois, on y va… Un, deux, trois…
Des
–
– J’Y SUIS ARRIVÉ ! s’exclama Neville d’un air ravi. Je ne l’avais encore jamais fait et J’Y SUIS ARRIVÉ !
– Bien joué ! dit Harry pour l’encourager.
Il préféra ne pas souligner le fait que dans un vrai duel, il était peu probable que son adversaire regarde ailleurs en tenant négligemment sa baguette le long du corps.
– Neville, tu veux bien faire équipe avec Ron et Hermione pour que j’aille voir d’un peu plus près comment se débrouillent les autres ?
Harry s’avança au centre de la pièce. Il se passait quelque chose de bizarre avec Zacharias Smith. Chaque fois qu’il ouvrait la bouche pour désarmer Anthony Goldstein, sa propre baguette lui sautait de la main alors qu’Anthony n’avait pas encore émis le moindre son. Harry n’eut pas à chercher très loin la clé du mystère : Fred et George se trouvaient à quelques pas de Smith et lui pointaient à tour de rôle leur baguette dans le dos.
– Désolé, Harry, dit précipitamment George lorsqu’il croisa son regard. Je n’ai pas pu résister.