Je n’ai aucun intérêt personnel à Vous retracer un tableau sinistre. Mais l’intérêt profond que j’ai pour tout ce qui Vous touche me force de Vous parler. Je Vous
O combien je m’estimerais heureux de Vous ramener sur la bonne voie dont les faiseurs Vous ont écarté! Dites-moi seulement si Vous voulez agréer que je Vous présente les idées simples et systématiques que j’ai sur cet objet si important.
Adieu, mon Alexandre! N’attendez pas une époque encore plus critique pour écouter Votre vrai ami. Ne méconnaissez pas sa ténacité à Vous aimer.
152. Alexandre IER
à G. F. Parrot[
Vous êtes complètement dans l’erreur de Vous imaginer que j’ai quelque mécontentement contre Vous. Quelle raison aurais-je pour en avoir? Si c’est mon silence que Vous prenez comme signe de ce mécontentement, Vous oubliez qu’il m’est impossible d’entretenir avec Vous une correspondance suivie, par la nature et la quantité de mes occupations qui absorbent journellement tout mon temps. J’attends depuis longtemps les papiers sur les finances dont Vous m’avez parlé dans Vos précédentes lettres. Aussi ne me demandez jamais permission de m’envoyer des mémoires utiles, car je les reçois toujours avec plaisir et intérêt. Tâchez seulement de les faire copier par une main inconnue. La Vôtre l’est de beaucoup de personnes et m’empêche d’en faire le prompt usage que je voudrais.
Tout à vous.
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153. G. F. Parrot à Alexandre IER
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Je n’ai donc pas tout à fait perdu mon Alexandre! Que ne puis-je lui être utile comme mon cœur le désire! – Je ne Vous écris en ce moment qu’à la hâte, pour Vous annoncer la réception de Votre lettre; le courrier prochain Vous apportera mon travail que je suis obligé de refondre, la remarque que Vous me faites sur ma main m’ayant suscité une réflexion qui influe sur la forme que je dois donner à ce travail.
Ce n’est pas Votre silence que j’ai pris pour signe de mécontentement; je n’ai jamais espéré une correspondance suivie de Votre part; je sais trop bien que Vous avez trop à faire. (Vous Vous donnez trop à faire; Votre marche n’est pas assez simple.) Mais Vous avez, non pas oublié, mais abandonné le télégraphe d’une manière qui m’a peiné, et lorsque je Vous ai envoyé officiellement le premier volume de mon ouvrage sur la physique par le Curateur et le Comte Savadofsky, Vous n’avez pas daigné m’honorer de la formule usitée à l’égard du dernier étranger. Vous savez que je n’aspire à rien; mais on regarde cela comme un signe de mépris. Encore, si cette apparence de mépris Vous était utile, combien volontiers je m’y soumettrais! Mais on cite cela comme une nouvelle preuve que Vous abandonnez les personnes qui Vous sont les plus attachées et cela me navre le cœur.