Читаем Les deux tours полностью

« Rangez vos armes ! cria Uglúk. Et assez de bêtises ! Nous allons marcher plein ouest à partir d’ici, et prendre l’escalier. De là, droit sur les coteaux, puis le long de la rivière jusqu’à la forêt. Et on avance de jour comme de nuit. C’est clair ? »

« Bon, se dit Pippin, s’il faut seulement un peu de temps à cet affreux pour remettre sa troupe au pas, j’ai une chance. » Une lueur d’espoir lui était venue. Le couteau noir lui avait entamé le bras, avant de lui glisser jusqu’au poignet. Il sentait le sang dégouliner sur sa main, mais aussi le contact froid de l’acier sur sa peau.

Les Orques étaient prêts à reprendre la marche, mais quelques-uns de ceux du Nord étaient encore réticents, et les Isengardiens durent en tuer deux autres pour mater le reste. Les jurons fusaient de toutes parts et une grande confusion régnait. Entre-temps, personne ne surveillait Pippin. Ses jambes étaient solidement liées ; mais ses bras n’étaient ligotés qu’aux poignets, et ses mains étaient devant lui et non dans son dos. Il pouvait les bouger conjointement, quoique les liens fussent affreusement serrés. Ainsi, il poussa l’Orque mort d’un côté, puis, osant à peine respirer, il fit aller et venir le nœud retenant ses poignets contre la lame du couteau. Elle était tranchante, et la main du mort l’agrippait fermement. La corde se rompit ! Pippin s’empressa de la saisir, et il se confectionna un bracelet constitué de deux boucles lâches, qu’il glissa à chacun de ses poignets. Puis il se tint immobile.

« Ramassez ces prisonniers ! cria Uglúk. Pas de tours de passe-passe ! S’ils sont pas vivants à notre arrivée, quelqu’un d’autre va mourir. »

Un Orque, soulevant Pippin comme un sac à patates, passa la tête entre ses mains liées et, saisissant les bras du hobbit, tira violemment dessus jusqu’à écraser la figure de Pippin contre sa propre nuque ; puis il se mit à courir avec son fardeau sur les épaules. Un autre s’occupa de Merry de la même manière. La main griffue de l’Orque serrait les bras de Pippin dans une poigne de fer ; ses ongles lui entamaient la peau. Il ferma les yeux et retomba dans ses mauvais rêves.

Soudain, il fut de nouveau jeté sur le sol de pierre. La nuit n’était pas bien avancée, mais déjà, le mince croissant de lune déclinait vers l’ouest. Ils se trouvaient au bord d’une falaise qui semblait regarder sur un océan de brume pâle. Le son d’un torrent montait non loin.

« Les éclaireurs sont enfin revenus », dit un Orque tout près.

« Eh bien, qu’est-ce que vous avez découvert ? » grogna la voix d’Uglúk.

« Rien qu’un cavalier seul, et il a filé vers l’ouest. La voie est libre, maintenant. »

« Maintenant, oui. Mais pour combien de temps ? Espèce d’idiots ! Vous auriez dû le tirer. Il va donner l’alarme. Ces maudits éleveurs de chevaux vont entendre parler de nous d’ici demain matin. Va falloir cavaler deux fois plus vite, maintenant. »

Une ombre se pencha sur Pippin. C’était Uglúk. « Redresse-toi ! dit l’Orque. Mes gars en ont assez de te trimballer. Il faut descendre d’ici, et tu dois te servir de tes jambes. Sois sage, hein. Je veux pas te voir crier ou essayer de t’échapper. Si tu nous joues des tours, on a des moyens de te faire payer que tu n’aimeras pas, sans que ça nuise à ton utilité pour le Maître. »

Il coupa les lanières qui retenaient ses jambes et ses chevilles, puis il le souleva par les cheveux et le remit sur pied. Pippin s’écroula aussitôt, et Uglúk le tira de nouveau par les cheveux. Plusieurs Orques s’esclaffèrent. Uglúk, saisissant une flasque, lui enfonça le goulot entre les dents, le forçant à boire un liquide qui lui brûla la gorge : il sentit une flamme le traverser, chaude et fulgurante. La douleur disparut dans ses jambes et dans ses chevilles. Il pouvait maintenant se tenir debout.

« L’autre, maintenant ! » dit Uglúk. Pippin le vit aller trouver Merry étendu non loin, et lui donner un coup de pied. Merry gémit. Uglúk l’empoigna brutalement, le mit sur son séant et lui arracha le bandage qui lui ceignait le front. Puis il barbouilla la blessure d’un enduit noir qu’il conservait dans une petite boîte de bois. Merry poussa un cri et se débattit violemment.

Il y eut des applaudissements et des huées parmi les Orques. « Même pas capable de prendre son médicament ! raillèrent-ils. Sait pas ce qui est bon pour lui. Aï ! On va s’amuser tout à l’heure. »

Mais pour lors, Uglúk pensait à tout autre chose qu’à se divertir. Il était pressé, et il lui fallait le concours des récalcitrants. Il soignait Merry à la manière orque ; et son traitement ne tarda pas à agir. Il obligea le hobbit à prendre une lampée, le débarrassa des liens qui lui retenaient les jambes, et enfin le remit sur pied, sans grande délicatesse ; alors Merry se tint debout, pâle mais sévère et insoumis, et on ne peut plus vivant. Son front balafré ne l’embêta plus, mais il devait porter une cicatrice brune jusqu’à la fin de ses jours.

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Ольга Шах

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