Читаем Les deux tours полностью

« Nous sommes les bergers des arbres, nous les vieux Ents. Nous sommes encore un certain nombre. Les moutons viennent à ressembler au berger, et les bergers aux moutons, a-t-on coutume de dire ; mais cela prend du temps, et les uns comme les autres ne restent pas longtemps au monde. Pour les arbres et les Ents, c’est plus rapide et plus marqué, et ils marchent ensemble à travers les âges. Car les Ents ressemblent plus aux Elfes : ils s’intéressent moins à eux-mêmes que les Hommes, et ils sont plus doués pour pénétrer au cœur des choses. Mais en même temps, les Ents ressemblent plus aux Hommes : ils sont plus versatiles que les Elfes, et plus susceptibles de prendre la couleur de l’extérieur, si l’on peut dire. Ou bien ils les surpassent tous deux ; car ils sont plus constants, et leur esprit s’arrête plus longuement sur les choses.

« Certains des miens ressemblent tout à fait à des arbres, à présent : il faut quelque chose de majeur pour les éveiller ; et ils ne parlent que par murmures. Mais d’autres de mes arbres ont les branches lestes, et ils sont nombreux à pouvoir me parler. Ce sont les Elfes qui ont tout commencé, bien sûr : éveiller les arbres, leur apprendre à parler, et comprendre leur langage arbresque. Ils voulaient toujours parler à tout, les Elfes anciens. Mais alors, la Grande Obscurité est venue, et ils sont passés au-delà de la Mer ou ont fui dans de lointaines vallées, et ils se sont cachés, chantant des jours qui ne seraient jamais plus. Jamais plus. Si, si : il fut un temps où il n’y avait qu’une seule forêt, d’ici aux Montagnes de Loune ; et cette partie n’était que la Pointe Est.

« C’étaient les jours fastes ! Il fut une époque où je pouvais marcher et chanter toute la journée, sans entendre rien d’autre que l’écho de ma propre voix au creux des collines. Les bois étaient comme ceux de Lothlórien, seulement plus denses, plus forts, plus jeunes. Et la senteur de l’air ! Il m’arrivait de passer une semaine rien qu’à respirer. »

Barbebois se tut, marchant à longues enjambées mais produisant à peine un son avec ses grands pieds. Puis il se remit à fredonner, et sa voix monta en un chant murmurant. Peu à peu, les hobbits s’aperçurent qu’il chantait pour eux :





Je marchais au Printemps dans les saulaies de Tasarinan.

Ah ! splendeurs et parfums du Printemps de Nan-tasarion !

Et je disais que c’était bien.

J’errais en Été dans les ormaies de l’Ossiriand.

Ah ! lumière et musique de l’Été des sept rivières d’Ossir !

Et je ne trouvais pas mieux.

Aux hêtraies de Neldoreth, je venais en Automne.

Ah ! le rouge et l’or et le soupir des feuilles de l’Automne de Taur-na-neldor !

C’était plus qu’il ne m’en fallait.

Aux pinèdes du haut Dorthonion, je montais en Hiver.

Ah ! la bise, la blancheur, les branches noires de l’Hiver d’Orod-na-Thôn !

Ma voix s’élevait et chantait dans le ciel.

Et désormais, toutes ces terres gisent sous les flots,

Et je marche à Ambaróna, à Tauremorna, à Aldalómë,

Dans ma contrée, au pays de Fangorn,

Où les racines sont longues,

Où les années s’étendent plus épaisses que les feuilles

À Tauremornalómë.

Il acheva son chant et poursuivit sa marche en silence ; et dans tout le bois, si loin que portât l’oreille, il n’y avait pas un son.

Le jour baissait, et le crépuscule s’enroulait autour des fûts des arbres. Enfin, les hobbits virent s’élever devant eux, indistinctement, un pays sombre et escarpé : ils étaient arrivés au pied des montagnes et aux racines vertes du haut Methedras. Au flanc de la colline, la jeune Entévière, jaillissant de ses sources sur les hauteurs, s’élançait tumultueusement à leur rencontre, bondissant de pierre en pierre. À droite du cours d’eau s’élevait une longue pente couverte d’herbe, à présent grise dans la pénombre. Aucun arbre n’y poussait, et elle donnait vue sur le ciel : des étoiles scintillaient déjà dans des lacs bordés de rives nuageuses.

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