Читаем Paul et Etienne полностью

Arrivés en ville, ils se sont présentés à l'ami d'Eustache qui portait le nom d'Onesiphore. Ils furent reçus avec une généreuse hospitalité le samedi suivant. Avant même de commencer leur travail professionnel, Paul exposa les objectifs de son passage dans la région. Leur premier jour dans la synagogue provoqua des discussions animées. Le courant politique de la ville était constitué de juifs riches et instruits dans la Loi de Moïse ; néanmoins, les gentils qui étaient en grand nombre constituaient la classe moyenne. Ces derniers reçurent le message de Paul avec beaucoup d'intérêt, mais les premiers réagirent vivement dès le début. Il y eut du tumulte. Les fiers enfants d'Israël ne pouvaient pas tolérer un Sauveur qui s'était livré sans résistance à la croix des voleurs. La parole de l'apôtre, néanmoins, fut si favorablement accueillie du public que les gentils d'Iconie lui offrirent un vaste salon pour qu'il puisse transmettre l'enseignement évangélique, tous les après-midi. Ils voulaient des nouvelles du nouveau Messie, s'intéressaient à ses moindres faits et à ses paroles les plus simples. Rempli de gratitude et de sympathie, l'ex-rabbin accepta la charge. Quotidiennement, une fois terminée sa tâche ordinaire, une foule compacte d'Iconiens s'agglomérait anxieuse pour entendre sa parole vibrante. A la tête de l'administration, les juifs n'ont pas tardé à réagir, mais toute tentative d'intimider le prédicateur avec les plus viles menaces était inutile. Intrépide, il continuait à prêcher courageusement. Onesiphore, à son tour, lui prêtait main forte et en peu de temps, ils avaient fondé l'église dans sa propre maison.

Les Israélites gardaient fermement en tête l'idée d'expulser les missionnaires, quand un incident se produisit et vint à leur secours.

Voilà qu'un beau jour, une jeune fiancée entendit occasionnellement les prêches de l'apôtre des gentils. Depuis, elle pénétrait quotidiennement dans le salon en quête de nouveaux enseignements. Émerveillée par les promesses du Christ et se sentant prise d'une forte passion pour le personnage saisissant de l'orateur, lamentablement, elle fut prise de fanatisme au point d'en oublier les devoirs qui l'attachaient à son fiancé et à la tendresse maternelle. Thècle, c'était son nom, ne s'occupait plus des liens sacrosaints qu'elle devait honorer dans son milieu domestique. Elle abandonna son travail de jour pour attendre le crépuscule avec anxiété. Théoclie, sa mère, et Tamiris, son fiancé, accompagnaient le

cas avec une désagréable surprise. Ils attribuaient à Paul un tel déséquilibre. L'ex-docteur, à son tour, trouvait étrange l'attitude de la jeune femme qui, quotidiennement, Insinuait des questions, des regards et prenait de singulières expressions.

Une fois, alors qu'il était sur le point de retourner chez Onesiphore en compagnie de Barnabe, la jeune femme a demandé à lui parler en particulier.

Devant ses questions attentionnées, Thècle rougissait et bégayait :

-Je... je...

Parle, ma fille - a murmuré l'apôtre un peu inquiet -, tu dois te considérer en présence d'un père.

Seigneur - a-t-elle réussi à dire haletante -, je ne sais pas pourquoi, j'ai été très impressionnée par vos propos.

Ce que j'ai enseigné - a déclaré Paul - ne m'appartient pas, mais vient de Jésus qui désire notre bien à tous.

De toute façon - fit-elle avec une plus grande timidité -, je vous aime beaucoup !...

Paul en fut effrayé. Il ne comptait pas sur une telle déclaration. L'expression « je vous aime beaucoup » n'était pas prononcée sur un ton de fraternité pure, mais avec une marque personnelle qui laissa l'apôtre fortement impressionné. Après un moment de réflexion devant cette situation imprévisible, il répondit avec conviction :

Ma fille, ceux qui s'aiment en esprit, s'unissent dans le Christ pour l'éternité des émotions les plus sacrées ; mais qui sait si ce n'est pas la chair qui va mourir que tu aimes ?

J'ai besoin de votre affection - s'exclama la jeune fille, le regard larmoyant.

Oui - a répondu l'ex-rabbin -, mais tous deux nous avons besoin de l'affection du Christ. Ce n'est que soutenus en lui que nous pourrons ressentir de la force face à nos faiblesses.

Je ne pourrai pas vous oublier - pleurait la jeune femme, éveillant en lui de la compassion.

Paul restait pensif. Il s'est rappelé sa jeunesse. Il s'est rappelé les rêves qu'il avait tissés aux côtés d'Abigail. En une seconde, son esprit déversait en lui un monde de douces et angoissantes réminiscences ; et comme s'il revenait d'un mystérieux pays d'ombres, il s'exclama comme s'il se parlait à lui-même :

Oui, l'amour est sacré, mais la passion est toxique. Moïse a recommandé que nous aimions Dieu par-dessus tout ; et le Maître a ajouté que nous nous aimions les uns, les autres, en toutes circonstances dans la vie...

Et fixant ses yeux, maintenant très brillants dans ceux de la jeune fille qui pleurait, il lui dit très ému :

Ne tombe pas amoureuse d'un homme fait de boue et de péchés qui se destine à mourir !...

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