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«Vrede» — журнал, издававшийся в Голландии.148. Пьетро Мадзини (Pietro Mazzini).
Cher Monsieur,
Ma réponse à votre première question:
Le peuple russe, le vrai peuple n’a pas la moindre idée de l’existence de cette alliance. Si cependant cette alliance lui fut connue, je suis sûr que (tous les peuples lui étant également indifférents) son bon sens ainsi que son sentiment d’humanité lui montreraient que cette alliance exclusive avec un peuple plutôt qu’avec tout autre ne peut avoir d’autre but que de l’entraîner dans des inimités et peut être des guerres avec d’autres peuples et lui serait à cause de cela au plus haut point désagréable.
A la question
Quant à la question: quelle est la portée de cette alliance pour la civilisalion en general, je crois être en droit de supposer que cette alliance ne pouvant avoir d’autre motif que la guerre ou la menace de la guerre dirigée contre d’autres peuples, son influence ne peut être que malfaisante. Pour ce qui est de la portée de cette alliance pour les deux nations qui la forment, il est clair qu’elle n’a produit jusqu’à présent et ne peut produire dans l’avenir que le plus grand mal aux deux peuples. Le gouvernement français, la presse ainsi que toute la partie de la société française qui acclame cette alliance, a déjà fait et sera obligée de faire encore de plus grandes concessions et compromissions dans ses traditions de peuple libre et humanitaire pour faire semblant ou d’être en effet uni d’intentions et de sentiments avec le gouvernement le plus despotique, rétrograde et cruel de toute l’Europe. Et cela a été et ce sera une grande perte pour la France. Tandis que pour la Russie cette alliance a déjà eu et aura, si elle dure, une influence encore plus pernicieuse. Depuis cette malheureuse alliance le gouvernement russe qui avait honte jadis de l’opinion européenne et comptait avec elle ne s’en soucie plus, se sentant soutenu par cette étrange amitié d’un peuple réputé le plus civilisé du monde. Il marche à présent la tête haute au milieu de ses amis les Français aux sons de la Marseillaise et de l’hymne servile du
Recevez, cher Monsieur, l’assurance de mes sentiments les plus distingués.
Leo Tolstoy.
9 Septembre 1901.
Милостивый государь,
Мой ответ на ваш первый вопрос о том,
Русский народ, настоящий народ, не имеет ни малейшего понятия о существовании этого союза; но если бы даже он знал об этом союзе, я уверен, что так как все народы для него одинаково безразличны, то его здравый смысл, а также его чувство человечности указали бы ему, что этот исключительный союз с одним народом, предпочтительный перед всяким другим, не может иметь иной цели, как ту, чтобы вовлечь его во вражду, а, быть может, и в войны с другими народами, и потому союз этот был бы ему в высшей степени неприятен.
На вопрос: