Je Vous ai parlé avec zèle en faveur de la publicité. Ne croyez pas que je croie pour cela qu’il faille être léger sur cet objet important. Combien souvent j’eusse voulu écrire! Combien j’ai de matériaux intéressants! Et cependant depuis que je suis à Dorpat je n’ai écrit que des traités de physique et de chimie pour les journaux étrangers, parce que je sens que ce n’est pas à moi de plaider la bonne cause en public, la providence et Votre cœur m’ayant confié le droit de la plaider devant Vous.
109. G. F. Parrot à Alexandre IER
[
Sire!
Tout conspire contre Sonntag. Le Kameralhof de Riga a fixé le 31 janvier, le 6 et le 8 février de cette année pour les 3 termes auxquels on donnera au plus offrant la terre de Colberg à ferme et a publié ces termes par la feuille hebdomadaire. Si Vous êtes décidé comme autrefois à affecter cette terre à la surintendance générale de Riga et à mettre Sonntag en état de vivre de sa place, il n’y a pas un jour à perdre pour donner ordre au Ministre des finances de suspendre l’encan que le Kameralhof a publié.
On assure généralement que Vous voulez faire sous peu un voyage en Pologne. Je n’y ai ajouté aucune foi jusqu’à présent, ne pouvant déchiffrer le motif de ce voyage. Mais comme on parle à présent très positivement des préparatifs et que Vous pouvez avoir cent motifs que j’ignore, je ne puis me défendre de trouver la chose possible1
.Ayez pitié de mes pauvres écoles paroissiales et veuillez terminer avant Votre départ, s’il a lieu.
Ne Vous fâchez pas de l’éternelle importunité de
Votre Parrot.
110. G. F. Parrot à Alexandre IER
[
J’ai mêlé hier ma voix à la voix publique en rendant mes actions de grâces à la Providence. J’ai fléchi le genou avec enthousiasme devant l’Être suprême qui Vous protège. Pourrais-je ne pas Vous dire, à Vous, quelle joie mon cœur a éprouvée en apprenant Votre victoire1
? Elle est à Vous. C’est le fruit de Votre choix, de Votre confiance en Benningsen, au même titre qu’on attribue toute victoire au Général qui commande l’armée. J’avais passé la nuit précédente dans l’inquiétude. Je connaissais la situation critique de l’armée par des détails sûrs. À mon lever j’apprends l’heureuse nouvelle et ma première idée, mon premier sentiment fut Alexandre – Alexandre vainqueur! Mon Héros! Vous êtes le représentant de l’humanité. Tous les malheureux foulés par l’ambition et la tyrannie ont les yeux sur Vous. Vous serez leur libérateur. Chaque victoire rehausse leurs espérances et Vous donne de nouvelles forces pour faire fleurir avec vigueur les principes de Votre règne dans Votre propre Empire.À présent j’ose Vous demander une entrevue pour les écoles paroissiales, pour apprendre de Vous ce que Vous avez fait ou ce que Vous ferez. À présent Votre temps est plus à Vous, Votre âme est plus libre. En allant à l’église Vous n’aviez pas l’air triomphant. Vous alliez Vous présenter à l’Être suprême, et Votre âme était émue de la perte de tant de braves qui sont morts pour défendre Votre cause. O combien je Vous ai aimé en cet instant! Sois heureux, mon Alexandre! Conserve dans la prospérité ce précieux don de profonde sensibilité dont la nature t’a si richement donné.
111. G. F. Parrot à Alexandre IER
[
Sire,