Mon Alexandre chéri! Je suis sorti hier de chez Vous l’inquiétude dans l’âme. À mon arrivée et pendant tout le temps que j’ai passé près de Vous Vous étiez préoccupé. Des soucis, du chagrin même, étaient peints sur Votre physionomie, Vous Vous efforciez de les renfermer dans Votre intérieur pour faire ce que Vous appelez Votre devoir, et Vous oubliiez que tout près l’amitié la plus tendre Vous observait, attendait avec impatience le moment de l’épanchement
Fiez-Vous à Votre ancien Parrot. Vous Vous le devez à Vous-même, à l’amitié sacrée qui nous unit, même dans le cas où moi, je serais la cause de Votre chagrin. – Je suis vivement attendri. Que ne puis-je Vous communiquer cette émotion, Vous tendre en cet instant les bras, Vous presser sur mon cœur, Vous forcer par ma tendresse soulager le Vôtre1
!121. G. F. Parrot à Alexandre IER
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Combien il m’en coûte de Vous écrire en ce moment! Je sens de quel poids d’affaires majeures Vous êtes chargé. Mais Vous êtes le seul au monde qui connaisse ma position, le seul qui puisse la décider, le seul auquel mon cœur veuille et puisse avoir recours.
Vous m’aviez fait espérer que je pourrais partir vers le milieu de cette semaine. Les raisons de hâter mon départ Vous avaient persuadé. Votre propre départ est proche, la moitié de cette semaine est passé, et je ne sais encore rien de ce qui regarde mon affaire principale; j’ignore si le plan est copié, si Vous l’avez signé, si le Ministre l’a reçu, si le rescript pour mon voyage existe. Que ne suis-je appelé à attaquer une batterie ennemie! Le sentiment que j’avais en le faisant serait délicieux, comparé à celui que j’éprouve en Vous obsédant journellement par mes lettres. Jamais je n’ai prouvé plus d’attachement à mes devoirs et à Vous qu’en ce moment. N’en veuillez pas pour cela à Votre ami.
Votre Parrot
122. G. F. Parrot à Alexandre IER
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J’ai appris hier après la séance du Directoire que mon Bien-Aimé ne m’a pas oublié. Vous avez donné le plan des écoles paroissiales au Ministre; les membres l’ont signé par voie de circulation chez eux; il ne manque plus que Votre propre signature pour sanctionner ce bienfait insigne que Vous accordez à l’humanité. Mon Alexandre! Combien je Vous suis reconnaissant! Reconnaissant? Non, c’est trop peu pour Vous exprimer le sentiment que j’éprouve pour Vous. Mon cœur me dit que si Vous avez terminé cette affaire importante par amour pour Votre peuple, la manière dont Vous l’avez terminé se rapporte à moi. Combien je dois Vous aimer! Combien je Vous aime. – À présent c’est mon tour d’agir. Alexandre! je Vous promets que j’agirai comme Vous le désirez. Je connais Votre cœur, Vos intentions; je m’y conformerai; Vous serez content de moi.