Vous m’avez promis encore une entrevue. Je ne puis pas y renoncer volontairement; quelques minutes seulement. Cette fois je ne serai pas indiscret. Je voudrais recevoir de Votre propre main le rescript pour ma mission, Vous remercier de bouche et de cœur, Vous serrer dans mes bras. – Vous partez peut-être pour longtemps; Vous partez pour l’armée. Puis-je me défendre de quelque inquiétude? O mon Alexandre!
123. G. F. Parrot à Alexandre IER
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Le lendemain de Votre départ.
Je suis navré de douleur. Les écoles paroissiales sont remises. Je pars demain le poignard dans le cœur.
J’ai été chez le Ministre, prendre congé, espérant qu’il me donnerait le rescript pour ma mission. J’ai reçu pour toute réponse, en lui demandant ses ordres, que l’affaire des écoles paroissiales doit Vous être envoyée encore. J’ai appris ensuite par un de ses secretaires qu’il ne Vous avait pas apporté le Doclad à Votre départ, et que la chose était remise par cette raison. Mais j’ignore si le plan que le Ministre a fait circuler pour la signature est le vrai (vraisemblablement ce ne l’est pas, car Vous l’aviez encore le moment de Votre départ
J’ignore ce qui s’est passé depuis le moment que je Vous ai quitté. Mais je sais ce qui en cet instant doit avoir lieu, si la chose doit se faire, si Vous voulez prouver que les circonstances les plus critiques ne peuvent pas Vous détourner un instant de Vous principes. Envoyez le vrai plan au Ministre, déjà signé de Votre main, avec ordre de le publier sans délai. Envoyez-lui le rescript de ma mission, signé de Votre main, avec ordre de me le mettre sur le champ. La feuille ci-jointe en contient les 3 points. C’est quinze jours de perte, je le sens; mais je terminerai pourtant avant le semestre prochain et dans Votre sens. J’y employerai des efforts plus qu’humains; je réussirai, et le mois de septembre verra naître les séminaires.
Je joins le petit mémoire de Klinger. Je crois qu’il Vous plaira. (L’ensemble Vous plaira par sa précision et sa clarté, supposé qu’aucune partie de ses vues ne soit nouvelle pour Vous.) Témoignez-le-lui, pour l’aménager à se rapprocher de Vous. Sa modestie, non son cœur qui Vous est entièrement dévoué, lui tient éloigné.
Adieu, mon Bien-Aimé. Le ciel Vous protège et avec Vous la cause de l’humanité!
124. G. F. Parrot à Alexandre IER
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