Longtemps avant la publication de ce remède le professeur Grindel a envoyé de l’extrait de caffé tout préparé et la description à Mr. Wylie Votre chirurgien, déjà en Octobre de l’année passée, avec la prière de faire faire des expériences dans les nombreux hôpitaux qui sont à ses ordres, mais n’a encore reçu aucune réponse. C’est ce qui l’a engagé à faire imprimer la description ci-jointe, voyant qu’on ne faisait point d’expériences là où elles sont les plus faciles et où c’est un devoir sacré de les faire. Le prix du caffé était avant l’interruption du commerce moins d’un Rouble par livre, celui du quinquina n’a jamais été au-dessous de 3 Rbl. À présent le caffé coûte 2 Rbl., le quinquina 25 Rbl. Cette énorme différence du prix, la sûreté qu’on ne manquera jamais de caffé en Europe, le caffé étant un objet de luxe d’une énorme consommation, et la sûreté en outre que le caffé ne peut jamais tout à fait manquer comme objet de culture, le quinquina au contraire commençant déjà à devenir plus rare en Amérique même et de moindre qualité, tout concourt à attacher à cette découverte une grande importance, et je crois de mon devoir de Vous prier d’accorder au Professeur Grindel une récompense proportionnée puisqu’il a eu la loyauté de confier ce secret à Mr. Wylie et ensuite de le publier sans aucun intérêt pécuniaire qu’un homme intéressé à sa place eût bien su faire valoir3
.147. G. F. Parrot à Alexandre IER
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Sire!
Ne brûlez pas cette lettre sans la lire. Quelque raison que Vous croyez avoir d’être fâché, lisez-la, je Vous en conjure, pesez-en le contenu. C’est pour Vous que je l’écris, pas pour moi; et je l’écris dans la persuasion que je m’aliène de nouveau un homme puissant, qui reconnaîtra dans ces conseils celui qui Vous les a donnés1
.Votre Ukase du 6 Août touchant les avancements m’a fait un bien sensible plaisir, non pas pour les Universités; car si d’un côté Vous leur donnez une nouvelle preuve de Votre haute confiance, de l’autre Vous les chargez du travail le plus épineux et le plus ingrat qu’on puisse imaginer2
. Je me suis réjoui de cet Ukase parce qu’il prouve qu’en dépit des clameurs Vous marchez ferme dans la route que Vous Vous êtes tracée. Mais quel a été mon étonnement lorsque j’ai lu l’article annexé qui règle le mode des examens! Mon cœur s’est resserré et en ce moment j’ai douté qu’un génie tutélaire veille sur la Russie. Dois-je Vous tout dire? J’ai ouï l’opinion du public ici et à Pétersbourg. Ce règlement des examens, fautif en tout point, sert d’arme à la méchanceté pour rendre tout l’Ukase ridicule, et en ce moment j’ai déjà sous les yeux une lettre où l’on offre 500 Rbl. pour faire passer un ignorant par cet examen, puisque, dit-on, cet examen est en soi inexécutable. Je ne parle pas des fautes scientifiques de cet examen, où par ex. on confond le droit criminel et l’économie politique dans la même rubrique; mais je parle de l’essentiel qui contredit directement le sens moral et littéral de l’Ukase.