Читаем Paul et Etienne полностью

Damas n'avait pas à proprement parlé d'église ; cependant, elle comptait de nombreux croyants attachés à l'idéal religieux du « Chemin ». Le groupe de prière se réunissait chez une humble blanchisseuse, compagne de foi, qui louait la salle pour pouvoir s'occuper de son fils paralytique. Profondément admiratif, le jeune tarsien entrevit là, la miniature du tableau observé pour la première fois, quand il eut l'invincible curiosité d'assister aux célèbres prêches d'Etienne à Jérusalem. Autour de la vieille table étaient rassemblées des créatures misérables de la plèbe qu'il avait toujours maintenues distantes de sa sphère sociale. Des femmes analphabètes avec des enfants dans leur bras, de vieux maçons bourrus, des blanchisseuses qui ne réussissaient pas à conjuguer deux mots correctement. Des vieillards aux mains tremblantes se soutenaient à de gros bâtons, de pauvres malades qui exhibaient des pénibles maladies. La cérémonie semblait encore plus simple que celle de Simon Pierre et de ses compagnons galiléens. Ananie commandait et présidait la séance. Il s'assit à la table comme un patriarche au sein de sa famille et demanda les bénédictions de Jésus pour la bonne volonté de tous. Ensuite, il fit la lecture des enseignements de Jésus, reprit quelques phrases du divin Maître sur les parchemins éparses. Une fois la page commentée, il l'illustra avec l'exposition de faits significatifs, issus de sa connaissance ou de son expérience personnelle. Puis le vieux disciple de l'Évangile se leva, il parcourut les rangées de bancs tout en imposant ses mains sur les malades et les nécessiteux. Au siècle premier, les cellules chrétiennes à l'origine avaient pour habitude de rappeler les joies de Jésus qui servait le repas à ses disciples en faisant une modeste distribution de pain et d'eau pure, au nom du Seigneur. Ému, Saûl en prit un morceau. Pour son âme, ce maigre bout de pain avait la saveur divine de la fraternité universelle. De l'eau claire et fraîche de la jarre en grés, est monté un fluide d'amour qui venait de Jésus, se communiquant à tous les êtres. À la fin de la réunion, Ananie priait avec ferveur. Après avoir évoqué la vision de Saûl et la sienne lors des simples commentaires de cette nuit-là, il

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demandé au Sauveur de protéger le nouveau serviteur qui allait partir pour Palmyre, afin de méditer plus longuement sur l'immensité de ses miséricordes. En entendant sa prière que la chaleur de l'amitié enduisait d'un singulier enchantement, Saûl se mit à pleurer de reconnaissance et de gratitude, comparant les émotions du rabbin qu'il avait été, avec celles du serviteur de Jésus qu'il voulait maintenant être. Dans les somptueuses réunions du Sanhédrin, jamais il n'avait entendu un compagnon implorer le ciel avec une si grande sincérité. Parmi les plus acharnés, il n'avait trouvé que de vains compliments, prêts à se transformer en de viles calomnies quand des faveurs matérielles ne leur étaient pas accordées. De toute part, l'admiration superficielle dominait, fille du jeu des intérêts inférieurs. Là, la situation était autre. Aucune de ces créatures désertées par la chance n'était venue demander des faveurs ; tous semblaient satisfaits d'être au service de Dieu, qui les réunissait là au terme d'une journée de travail exhaustif et laborieux. Et en plus, ils suppliaient Jésus de leur accorder la paix d'esprit pour poursuivre leur chemin.

Une fois la réunion terminée, Saûl de Tarse avait les larmes aux yeux. Dans l'église du « Chemin », à Jérusalem, les apôtres galiléens l'avaient traité avec beaucoup de respect, attentifs à sa position sociale et politique, seigneur de privilèges que les conventions du monde lui conféraient ; mais les chrétiens de Damas l'avaient plus vivement impressionné, ils avaient ravi son âme en la conquérant par une affection infime avec ce geste de confiance plein de bonté, le traitant comme un frère.

Un à un, ils lui ont serré la main lui souhaitant un heureux voyage. Quelques vieillards, plus humbles, lui baisèrent même les mains. De telles preuves d'amitié lui donnaient de nouvelles forces. Si les amis du judaïsme le méprisaient par leurs paroles provocatrices et hostiles, il commençait maintenant à trouver sur son chemin les enfants du Calvaire. Il travaillerait pour eux, consacrerait à leur consolation les énergies de sa jeunesse. Pour la première fois dans sa vie, il ressentit de l'intérêt pour le sourire des enfants et comme s'il désirait rendre les démonstrations d'affection reçues, il prit dans ses bras un garçon malade. Devant sa pauvre mère souriante et reconnaissante, il lui fit la fête, a caressé ses cheveux en bataille. Entre les épines agressives de son âme passionnée, commençaient à s'ouvrir les fleurs de la tendresse et de la gratitude.

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