En outre des impressions, j’ai retrouvé aussi plusieurs personnes de connaissance, entre autres les parents de Jean Gagarine*
et, comme de raison, inévitableSais-tu bien que dans l’aspiration de mes souvenirs ta chère figure est la seule que je ne parvienne jamais à ressaisir?..
Je suis certainement l’homme le plus mal organisé pour l’absence, car l’absence pour moi est comme un Néant qui aurait conscience de lui-même.
Ce 24. Nous passerons encore ici la journée d’aujourd’hui. C’est une petite chance que je me ménage pour avoir ta lettre. Mais garde-toi, si tu allais me désappointer. Je serai capable de m’en aller d’ici sans te dire adieu.
Hier, la veille de la St-Jean, il y a eu ici une espèce de fête populaire qui se célèbre tous les ans à pareil jour. Toute la population de la ville s’est portée sur les bords de la Visla. Une foule immense couvrait le pont. Ce jour-là les jeunes filles ont la coutume de jeter dans le fleuve des couronnes de fleurs, et de la manière, dont ces couronnes descendent le courant, elles tirent toute sorte de présages pour l’avenir. Voilà certes un détail très poétique, mais par malheur le détail, si même il est réel, est si parfaitement enseveli dans la presse, et la foule du monde réuni ce jour-là, qu’il faut en admettre l’existence sur la parade d’autrui. Quant à la grâce que le lieu commun généralement admis, attribue aux femmes polonaises, c’est différent; cmieux qu’un ouï-dire. C’est une très agréable réalité. Il y a en effet dans ces femmes une grâce toute particulière et une certaine câlinerie dans leur parler et dans le timbre de leur voix dont l’organe de Mad. Wyszkowska donne assurément une idée fort incomplète.
Les environs de Varsovie ne manquent pas de charme bien que le pays soit plat… Mais je m’aperçois que je tombe dans la phraséologie du touriste de profession… Ainsi donc adieu, ma chatte. J’embrasse tendrement l’heureuse Marie aussi que les autres enfants et j’écrirai à Anna quand Dieu voudra. Mille tendres baisers.
Варшава. 23 июня
Милая моя кисанька, прошло уже целых 24 дня со времени нашей разлуки, а это еще только начало. Тяжело. Я рассчитывал получить от тебя сегодня письмо в ответ на два моих, посланных из Вены, но просчитался. Пока я живу здесь, я получил письмо только от Анны, — с подозрительной записочкой на имя синьора
Вот уже десять дней, как мы выехали из Вены. Первые сутки мы ехали по железной дороге и наутро прибыли в Краков, где остановились на два дня. Краков тебе понравился бы. Это достойный брат Праги, но это не более как прекрасный покойник. В то же время это последний живописный ландшафт, какой видит путешественник, направляющийся к Востоку. Ибо едва выедешь за ворота этого города, как попадаешь на необъятную