J'ai appris que Voldemort lui avait indiqué que le journal aiderait à rouvrir la chambre des secrets parce qu'il avait été habilement enchanté. Si Lucius avait su qu'il tenait une part de son maître entre ses mains nul doute qu'il l'aurait traité avec plus de révérence. Mais à la place il voulut réaliser l'ancien plan pour ses propres buts. En glissant le journal intime à la fille d'Arthur Weasley, il espérait faire pincer Arthur et se débarrasser d'un objet magique fortement incriminé en même temps. Ah, pauvre Lucius… Avec ce qu'a du être la fureur de Voldemort à cause de cet Horcrux gâché, et le fiasco au ministère l'année dernière, je ne serais pas étonné qu'il ne soit pas secrètement heureux d'être en sûreté à Azkaban à l'heure actuelle."
Harry se plongea dans ses pensées pendant un moment puis demanda,
"Donc si tous les Horcruxes sont détruits, Voldemort peut être tué ?"
"Oui, je le pense. Sans ses Horcruxes, Voldemort devient un homme mortel avec une âme mutilée et diminuée. N'oublie jamais, que tandis que son âme peut être considérablement endommagée, son cerveau et ses puissances magiques demeurent intacts. Il faut de grandes compétences et une puissance rare pour tuer un magicien comme Voldemort même sans ses Horcruxes."
"Mais je n'ai pas la compétence et la puissance." Fit remarquer Harry, avant de pouvoir s'en empêcher.
"Si, tu l'as." affirma fermement Dumbledore. "Tu as une puissance que Voldemort n'a jamais eue. Tu peux…"
"Je sais !" termina Harry avec impatience. "Je peux aimer !" Il lui fut juste un peu difficile de ne pas ajouter, " La bonne affaire !"
"Oui, Harry, tu peux aimer." confirma Dumbledore, qui semblait parfaitement savoir ce que Harry s'était empêché de dire. " Ce qui, étant donné tout ce qui t'est arrivé, est une grande et remarquable chose. Tu es encore trop jeune pour comprendre à quel point tu es peu ordinaire, Harry."
"Ainsi, quand la prophétie dit que j'ai une puissance que le seigneur des ténèbres ne connaît pas c'est juste… l'amour ?" demanda Harry.
"Oui… juste l'amour. Mais Harry, n'oublie jamais que la prophétie indique cela simplement parce que Voldemort l'a fait ainsi. Je te l'ai déjà dit à la fin de l'année dernière. Voldemort t'a choisi comme personne qui serait pour lui la plus dangereuse… et ainsi, il t'a rendu dangereux pour lui !"
" Mais ça revient à la même chose…"
"Non !" s'impatienta Dumbledore. Dirigeant sa main noircie vers Harry, et il ajouta, "Tu accordes trop de crédit à la prophétie !"
"Mais," bafouilla Harry, "Mais c'est vous qui m'avez dit que la prophétie signifiait…"
"Si Voldemort n'avait jamais entendu parler de la prophétie, aurait-elle été accomplie ? Aurait-elle eu un sens ? Naturellement pas ! Penses-tu que chaque prophétie dans la salle des prophéties a été accomplie ?"
"Mais," dit Harry, déconcerté," mais l'année dernière, vous m'avez dit que l'un de nous devrait tuer l'autre…"
"Harry, Harry, seulement parce que Voldemort a fait une grande erreur, et agi sur les mots du professeur Trelawney ! Si Voldemort n'avait jamais assassiné ton père, t'aurait-il donné ce désir furieux de vengeance ? Bien sûr que non ! S'il n'avait pas forcer ta mère à mourir pour toi, t'aurait-il donné une protection magique qu'il ne peut pénétrer ? Non, Harry! Ne le vois-tu pas ? Voldemort a créé lui-même son pire ennemi, juste comme le fait n'importe quel tyran ! As-tu une idée du nombre de tyrans qui craignent le peuple qu'ils oppriment ? Chacun d'eux réalise un jour que, parmi leurs nombreuses victimes, il y en a sûrement une qui se lèvera contre eux et frappera ! Voldemort n'est pas différent ! Il guette celui qui peut le défier. Il a entendu la prophétie et il est entré en action, avec comme résultat d'avoir désigné l'homme qui probablement pourra le détruire, et lui a remis les armes pour cela !"
"Mais…"
"Il est essentiel que tu comprennes cela !" insista Dumbledore, se levant et se déplaçant dans la pièce, sa robe scintillant et bruissant dans son sillage.
Harry ne l'avait jamais vu si agité. " En essayant de te tuer, Voldemort lui-même a choisi la personne remarquable qui est assise ici devant moi, et lui a donné les outils pour ce travail ! C'est la faute de Voldemort que tu puisses voir dans ses pensées, ses ambitions, que tu comprennes même la langue des reptiles dans laquelle il donne des ordres, mais, Harry, en dépit de ta vision privilégiée du monde de Voldemort (qui, par ailleurs, est un cadeau que n'importe quel Mangemort tuerait pour avoir), tu n'as été jamais séduit par les arts foncés, tu n'as jamais, même une seconde, montré le désir de devenir l'un des sbires de Voldemort !"
"Bien que non !" s'indigna Harry. " Il a tué ma mère et mon père !"